Pas-de-Calais : une femme arrêtée pour avoir insulté Emmanuel Macron sur Facebook

La mise en cause est poursuivie pour avoir qualifié le chef de l'Etat d'ordure dans une publication Facebook (Photo : REUTERS/Stephane Mahe)

Placée en garde à vue après avoir été interpellée chez elle, cette habitante de la région de Saint-Omer risque jusqu'à un an de prison et 15 000 euros d'amende.

Un simple message sur les réseaux sociaux qui pourrait lui valoir une condamnation en justice. Une habitante de la commune de Saint-Martin-lez-Tatinghem (Pas-de-Calais) a été interpellée à son domicile par la police, vendredi 24 mars, pour avoir insulté le président de la République Emmanuel Macron dans une publication Facebook.

"L'ordure va parler demain à 13 heures"

Comme le rapporte La Voix du Nord, cette femme prénommée Valérie a au départ été accusée par les forces de l'ordre d'avoir écrit "Macron ordure" devant un dépôt de déchets. "Faux, j'ai juste été prise en photo devant en train de sourire", précise cependant l'intéressée, citée par le quotidien régional.

Ce chef d'accusation a donc été rapidement abandonné, mais les policiers qui ont mené la garde à vue ont ensuite présenté à Valérie un message publié par ses soins le mardi 21 mars, veille de la dernière interview télévisée en date d'Emmanuel Macron. Dans ce message, l'internaute annonçait : "L'ordure va parler demain à 13 heures, pour les gens qui ne sont rien, c'est toujours à la télé que l'on trouve les ordures".

Une plainte déposée par le sous-préfet de Saint-Omer

Sommée par les enquêteurs de s'expliquer sur ces propos jugés injurieux, Valérie a reconnu être l'auteure du message en question, mais a maladroitement démenti avoir voulu traiter le chef de l'Etat d'ordure. "C'est bien moi qui ai fait cette publication mais je voulais faire un jeu de mots et écrire 'l'or dur', le correcteur a modifié et je n'ai pas relu avant d'envoyer, assure-t-elle, toujours citée par La Voix du Nord. D'ailleurs, je ne le cite même pas."

Au terme de sa garde à vue, qui faisait suite à une plainte contre X déposée par le sous-préfet de l'arrondissement de Saint-Omer, la suspecte a été présentée à un procureur. Comme l'indique le quotidien régional, elle sera jugée le 20 juin prochain "pour outrage envers une personne dépositaire de l'autorité publique".

"On veut faire de moi un exemple"

"Les policiers m'ont dit qu'ils voyaient très rarement une procédure de ce type", affirme la mise en cause, qui s'estime victime d'une cabale politique : "On veut faire de moi un exemple. Je ne suis pas l'ennemi public n°1. On est dans une période où l'intimidation est forte et elle se fait sur les militants."

Son arrestation et son passage à venir devant la justice n'ont en tout cas aucunement entamé la motivation de cette militante, très active depuis le mouvement des gilets jaunes en 2018, à lutter contre la réforme des retraites. "On continuera à manifester et à publier, mais je me relirai plus attentivement", promet ainsi Valérie, toujours citée par La Voix du Nord.