«Les partouzes sont des métaphores de la société»

Les combinaisons des 15 danseurs de «to come» permettant «d’effacer le genre, mais aussi le sujet, la subjectivité, bref, de dépersonnaliser».

Passionnée d’histoire du corps et de théories queer, la chorégraphe danoise Mette Ingvartsen détourne les codes du porno dans «to come» (extended), nouveau volet d’un cycle politique autour de la sexualité.

Aceux qui s’étonnent des manières lyriques, psychédéliques, ou minimales de signifier un orgasme, qui s’interrogent sur les raisons qui poussent ce mannequin, là, sur la publicité, à lubrifier sa crème glacée d’un tour de langue, imprimant son regard spermivore sur la rétine des spectateurs affamés, à ceux qui, plus généralement, s’intéressent à la façon dont les images pornographiques (mais pas que) influencent, parfois formatent, nos manières de bouger et de nous toucher, voici une curieuse occasion de se pencher sur le sujet. Lequel est au cœur de to come, œuvre plastique, chorégraphique, ludique, politique, à contempler en groupe depuis un siège de théâtre. To come. En français : Jouir. Mais aussi : venir. La jouissance comme promesse toujours à venir ? Ou bien : de quoi et comment jouira-t-on à l’avenir ? Ou encore : quelles formes de jouissance inventer à l’avenir ?

En 2005, la chorégraphe danoise Mette Ingvartsen avait 25 ans, elle sortait à peine de PARTS, l’école d’Anne Teresa de Keersmaeker à Bruxelles, et déboulait sur la scène internationale avec cette chorégraphie d’air sex déclinée comme un tableau abstrait. L’idée, c’était peu ou prou d’offrir une déconstruction, un détournement des images pornographiques, de leur mécanique, de leur dramaturgie, de leur effet produit sur le cortex. A l’époque, les danseurs étaient cinq au plateau pour entamer cette hypnotique partouze de science-fiction, le corps recouvert d’une combinaison bleue intégrale. Aujourd’hui que l’hypersexualisation et la marchandisation du désir n’en finissent pas d’étendre leur toile via réseaux sociaux et applications diverses, à l’heure où l’uberisation du porno autorise chacun à devenir producteur d’images depuis sa chambre, Mette Ingvartsen augmente l’effectif à quinze dans to come (...)

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