Partout, les grandes lignes politiques de l’UE remises en question

Autriche. “Stop à la folie”

Sur les affiches du Parti de la liberté (FPÖ), la cheffe de la Commission européenne, Ursula von Leyen, et le dirigeant ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’embrassent presque. Derrière eux se mêlent scène de guerre, bateau de migrants, éoliennes, vaccin anti-Covid. “Stop à la folie européenne”, peut-on lire en grosses lettres. “Avec ses pancartes et ses publications sur les réseaux sociaux, le FPÖ parvient bien mieux que ses concurrents à attirer l’attention des électeurs”, commente Die Presse. Le parti d’extrême droite autrichien est donné favori pour les européennes et les législatives de l’automne. Mais sa communication n’est pas son seul atout, estime le titre conservateur. “Si le FPÖ marque des points, c’est parce qu’en réalité aucun des partis établis n’a réussi à critiquer en profondeur les nombreux défauts de l’UE.”

Danemark. Le royaume “n’a jamais été aussi fou de l’UE”

Naguère assez largement eurosceptique, surtout aux extrêmes, le royaume danois est devenu nettement plus europositif. “Nous n’avons jamais été aussi fous de l’UE qu’aujourd’hui”, estime Politiken. Les gouvernements successifs ayant instauré une politique migratoire fort restrictive, il n’y a plus de surenchère dans le domaine. De plus, ajoute ce journal de centre gauche, “la pandémie et la guerre en Ukraine ont poussé” le pays à changer à l’égard de l’Union. Y compris du côté de la Première ministre, la sociale-démocrate Mette Frederiksen. Dès lors, “les questions relatives au climat et à l’environnement ont occupé une place importante dans la campagne”, résume Berlingske. Où l’on a vu l’une des formations populistes de droite, le Parti populaire danois, menacer de quitter le vaste accord national sur le climat en le jugeant trop coûteux pour les citoyens.

Espagne. La campagne des “deux plébiscites”

Les élections européennes mettent un terme au climat de “campagne permanente” que vit la très décentralisée Espagne depuis plusieurs mois, selon El País. Après les législatives du 23 juillet, suivies des régionales en Galice (18 février), au Pays basque (21 avril) et en Catalogne (12 mai), la “fatigue” se fait sentir au sein de l’électorat, poursuit le quotidien madrilène, proche des socialistes. Aux yeux des Espagnols, ce scrutin européen se confond avec “deux plébiscites” : la droite fait campagne pour inciter à voter contre la politique du Premier ministre socialiste, Pedro Sánchez, tandis que la gauche s’alarme de “la montée de l’extrême droite sur tout le continent”, synthétise El País. Une extrême droite dont le représentant espagnol, Vox, gouverne déjà avec la droite traditionnelle (PP) dans plusieurs régions et municipalités outre-Pyrénées.

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