“Partir m’a permis de savoir qui je suis”

Edhita Singhal est une étudiante indienne qui appartient à la bourgeoisie mondialisée et ne se sentait pas particulièrement attachée à son pays avant de partir faire ses études aux États-Unis. Sur le site du Daily Trojan, le journal des étudiants de l’université de Californie du Sud, elle se souvient de ses études secondaires dans une école internationale et de son sentiment d’avoir été “une citoyenne du monde”. Ses vacances à l’étranger, son accès à la culture mainstream anglo-saxonne la faisaient se sentir “moderne, libérale et, franchement, moins indienne”. Elle avait l’air d’une Indienne, mais se sentait éloignée de sa propre culture. Son arrivée aux États-Unis a changé les choses :

“À ma grande surprise, quelques mois après mon entrée à l’université, où personne ne me forçait à avaler de la nourriture indienne ou ne hurlait la dernière chanson de Bollywood à la mode dans la rue, tout ce que j’avais l’habitude d’éviter a commencé à me manquer.”

C’est son expatriation pour ses études qui lui a fait se sentir davantage indienne. “J’ai compris que je pouvais à la fois embrasser ma culture et celle de l’Occident”, écrit-elle, avant d’ajouter que “cet exercice d’équilibriste n’est pas facile”.

Jessica Buchleitner, journaliste et scientifique, a aussi mieux compris qui elle était en partant vivre à l’étranger, a-t-elle expliqué au magazine Aeon. Comme son nom l’indique, elle est d’origine allemande, mais d’une origine lointaine (sa famille a émigré aux États-Unis au XIXe siècle). Arrivée en Allemagne en 2019 pour suivre son petit ami allemand, elle a supposé qu’elle s’intégrerait très facilement tant en raison de cette relation que de son ascendance. Il n’en fut rien. “En quelques mois, les difficultés d’assimilation m’ont réduite à néant”, se souvient-elle.

Jessica Buchleitner cite de nombreux auteurs et universitaires qui, avant elle, sont partis vivre dans le pays de leurs ancêtres en quête de leurs racines, un phénomène particulièrement fréquent aux États-Unis, où les tests ADN permettent de se faire une idée (quoique vague) sur ses origines. Vient ensuite souvent le temps du départ :

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