"Le parti ne produit plus d’idées nouvelles": le numéro deux de LaREM démissionne

Pierre Person en 2017 à Paris - Thomas Samson © 2019 AFP
Pierre Person en 2017 à Paris - Thomas Samson © 2019 AFP

Pierre Person, numéro deux de LaREM, démissionne de ses fonctions à la direction du parti, a-t-il annoncé dans une interview au journal Le Monde. Estimant que LaREM n'est "plus assez dynamique", il espère que sa décision servira "d'électrochoc" et "donnera un nouveau souffle" au parti.

"Pour donner un nouveau souffle au parti, je fais le choix de démissionner de mes fonctions à la direction de LaREM, en quittant mon poste de délégué général adjoint et en ne siégeant plus au bureau exécutif", a-t-il annoncé.

"Au parti, rien n’a changé"

"Nous traversons une grave crise sanitaire, économique et sociale. Pour y faire face, Emmanuel Macron a changé la donne, en impulsant un nouveau souffle au gouvernement et au groupe LaREM de l’Assemblée nationale", estime Pierre Person. Et de regretter: "Au parti, rien n’a changé."

A la question de savoir si le parti est prêt à affronter la fin du quinquennat, le numéro deux du parti est clair: "pas en l'état actuel". "Il ne permet ni de faire vivre nos différentes sensibilités, ni de mener le rassemblement, ni de produire des idées neuves. Cela doit le redevenir."

Déplorant une organisation "trop repliée sur elle-même", qui ne tient pas "assez compte de ses marcheurs", Pierre Person regrette que le mouvement soit resté "dans sa logique de 2017, qui était de porter le projet présidentiel" et appelle à relancer "des débats politiques".

"S'il veut s'inscrire dans le temps long, exister dans la 'maison commune' en cours de création avec nos alliés, il doit mieux définir ce qu'il représente. Il doit avoir sa propre raison d'être, sans porter uniquement en 'copier-coller' le message du gouvernement", insiste Pierre Person.

Appel à démissionner

Pierre Person invite ainsi "tous ceux qui font partie de la direction du parti" à le suivre et à démissionner "pour écrire une nouvelle page".

"Il y a besoin de remettre en ordre le processus démocratique dans notre mouvement et cela passe par l’élection visant à renouveler le bureau exécutif, qui doit avoir lieu en novembre, sans être repoussée en juin 2021 comme le voudraient certains", poursuit-il, réaffirmant son soutien à Emmanuel Macron pour la présidentielle de 2022.

Interrogé pour savoir s'il remettait en cause la gestion du délégué général Stanislas Guerini, il relève qu'"une simple réorganisation de la direction est prévue, lundi soir, lors d'une réunion du bureau exécutif. Cela montre bien que le parti n'a pas pris la mesure de la situation".

Article original publié sur BFMTV.com