A Paris, les éructations du «Jour de colère»

manifestation . Environ 17 000 réactionnaires, nationalistes et partisans de Dieudonné ont défilé hier.

Le couple de touristes italiens en reste figé, les yeux écarquillés, leur guide Parigi à la main. «Ils manifestent pour quoi ?» demande Paola dans un français teinté d’un léger accent. Il faut dire qu’après avoir entendu les slogans se succéder, la question se pose. «Non à l’islamisation de la France», «Mort aux sionistes», «Francs-maçons : pédophiles», «Journalistes : collabos» «Nous sommes tous des enfants d’hétéros», «Hollande, on t’encule». Il y a aussi cette mystérieuse «quenelle» qui intrigue nos visiteurs transalpins. «Qu’est-ce que c’est ?» questionne Roberto. Il n’entend pas la réponse, tant le chant se fait puissant : «François, l’entends-tu, qui se glisse dans ton cul, la quenelleuuuuuuuh…»

Facebook. Hier à Paris, 17 000 personnes selon la police, 120 000 selon les organisateurs, manifestaient à l’appel du collectif «Jour de colère», créé à l’automne. «Indépendant des partis et des syndicats», le mouvement, qui compte près de 30 000 inscrits sur sa page Facebook, fédère une cinquantaine de groupuscules, majoritairement d’extrême droite : intégristes catholiques du mouvement Civitas, nationalistes de l’Œuvre française, anti-avortements, royalistes, Comité Lepante anti-islam, membres du Printemps français (frange la plus radicale de la Manif pour tous) et partisans de Dieudonné, qui soutient le rassemblement.

«Dieudo, il nous a ouvert les yeux sur pas mal de choses, commente Philippe, la quarantaine, informaticien. Moi, ça m’arrive pas souvent de manifester, mais là, j’ai eu envie de venir pour dire mon ras-le-bol du système.» S’abritant quelques minutes de la pluie battante sous un porche, il confie sa lassitude face aux difficultés diverses de sa vie (impôts, coût du logement et des denrées…) avant de comprendre notre métier. «Houlala, fais attention, ici, on n’aime pas trop les journalistes !»

Le conseil est superflu. Après quelques «journalope» et autres (...)

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