Paris, Lyon, Lille... Des milliers de personnes défilent dans la rue contre les violences faites aux femmes

Une marée violette a envahi les rues de plusieurs villes de France ce samedi 25 novembre pour la Journée internationale contre les violences faites aux femmes: des dizaines de milliers de personnes ont manifesté pour réclamer notamment des moyens supplémentaires au gouvernement.

"Elles étaient des mères, nos filles, nos soeurs, nos amies": en tête du cortège parisien, les manifestantes brandissaient les portraits de femmes tuées par leurs conjoints.

"Nous ne voulons plus compter les mortes, nous ne voulons plus avoir à manifester!", a lancé Maëlle Noir, de la coordination nationale du collectif Nous toutes, qui avait appelé à défiler avec d'autres associations féministes et des syndicats, rejoints par plusieurs partis de gauche.

La marche a rassemblé 80.000 personnes entre la place de la Nation et la place de la République selon Nous toutes et la CGT, 16.500 personnes selon la préfecture de police.

"Pas une fatalité"

En 2022, 118 féminicides ont été recensés, un chiffre quasi stable par rapport à 2021, selon les chiffres officiels. Sur les 11 premiers mois de 2023, les associations féministes ont répertorié 121 féminicides.

La "persistance de la violence faite aux femmes n'est pas une fatalité", "nous devons y mettre fin et nous allons le faire", a déclaré Emmanuel Macron dans une vidéo postée dans la matinée sur les réseaux sociaux.

Il a énuméré les actions déjà mises en place (élargissement des horaires du 3919, mise en place d'une plateforme numérique d'accompagnement, facilitation du dépôt de plainte, augmentation du nombre d'enquêteurs dédiés, déploiement de "téléphones grave danger" et de "bracelets danger immédiat", création de places d'hébergement d'urgence) et s'est félicité d'efforts "qui ont porté leurs fruits".

Des mesures loin du compte pour les manifestants, qui réclament un plan d'au moins 2 milliards d'euros pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, "quand l'Etat n'en dépense que 185 millions", selon Suzy Rojtam, du collectif Grève féministe.

"Du saupoudrage", déplore Muriel Guibert, co-délégué générale de Solidaires, venue manifester avec l'intersyndicale avec les numéros unes de la CDFT Marylise Léon et de la CGT Sophie Binet.

Milliers de manifestants

Dans toute la France, les manifestants - beaucoup de femmes mais aussi des hommes - ont défilé dans une ambiance festive et dansante, au son des tambours, de chansons féministes ponctuées par des vagues de sifflets.

Sous une marée de pancartes violettes: "Protégez vos filles, éduquez vos fils" (Lyon), "En France, un viol toutes les 6 minutes" (Lille), "On ne nait pas femme mais on en meurt", "Danser sans être droguée", "Quand je sors, je veux être libre, pas courageuse" (Strasbourg), "Ras le viol" (Paris).

Article original publié sur BFMTV.com