A Paris, l'association qui emmène les sans-abri au musée

Valérie Challeton-Mart, coordinatrice de l'association Antigel, emmène Louis, Ken et Patrice visiter la Manufacture de Sèvres, jeudi.

L'association Antigel propose aux SDF des casiers pour déposer leurs affaires et des sorties culturelles et sportives pour accélérer leur réinsertion.

«En général, la première réaction, quand on propose une activité, c’est "moi, je cherche un travail et un toit"», admet Valérie Challeton-Marti, coordonnatrice des actions socioculturelles pour l’association Antigel. Cette structure parisienne d’aide aux sans-abri propose un service de casier pour déposer leurs affaires, mais aussi des sorties organisées presque chaque semaine pour accélérer leur réinsertion. Ce jeudi, Valérie Challeton-Marti accompagne Louis, Ken et Patrice à la Manufacture de Sèvres (Hauts-de-Seine), haut lieu de la porcelaine et des céramiques. L’endroit est vide, à l’exception des gardiens du lieu et de la petite équipe qui a fait le trajet depuis le XVe arrondissement. On entend le parquet craquer à chaque pas.

A la Manufacture de Sèvres, jeudi.

«Dehors, on ne dort que quand on s’écroule»

Empire Byzantin, art islamique, œuvres contemporaines : entre les différentes salles abritant toutes sortes de porcelaines, chacun y va de son centre d’intérêt. Louis (1), casquette en treillis et petite croix en bois autour du cou, ne parle que du bleu de Sèvres. Il prend des notes, dégaine son portable pour scanner un flashcode. «Je deviens de plus en plus curieux», admet-il. Ken, lui, scrute longuement deux panthères d’un artiste Japonais. «On dirait que les gens avaient plus de talent il y a 300 ans», relève-t-il, sous son chapeau de cow-boy, le dernier qu’il lui reste. Arrivé en France il y a dix ans, cet Amérindien de 69 ans avait repris un vignoble, mais son exploitation a été placée en liquidation judiciaire en 2014. Depuis, il est à la rue. Le dernier de la bande, Patrice, s’endort sur un fauteuil, non sans résistance. «Il est souvent épuisé, dehors il dort peu, ces moments sont aussi des temps de repos pour eux», précise Valérie Challeton-Marti. «C’est simple, dehors, on ne dort que quand on (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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