Paris : enquête ouverte après la dégradation du Mémorial de la Shoah, tagué de mains rouges

Un salarié nettoyant les peintures de mains rouges taguées sur le Mur des Justes, au Mémorial de la Shoah, mardi 14 mai.
ANTONIN UTZ / AFP Un salarié nettoyant les peintures de mains rouges taguées sur le Mur des Justes, au Mémorial de la Shoah, mardi 14 mai.

PARIS - Une enquête a été ouverte pour dégradations aggravées après que des mains rouges ont été taguées sur le « Mur des Justes », à l’extérieur du Mémorial de la Shoah à Paris. « L’enquête portant sur l’infraction de dégradations volontaires sur un bien classé et en raison de l’appartenance à une nation, ethnie, race ou religion, a été confiée à la Sûreté Territoriale de Paris », a le parquet de la Paris, ce mercredi 15 mai, sollicité par l’Agence France-Presse. C’est la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui a indiqué avoir procédé au signalement à la procureure de Paris de ces actes « potentiellement constitutifs du délit d’injure publique à caractère antisémite ».

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Dans la nuit de lundi à mardi, « des individus cagoulés ont dégradé le “Mur des Justes” » avait annoncé mardi matin, le Mémorial de la Shoah, qui a déposé plainte. Une dizaine d’autres lieux ont également été tagués dans le quartier du Marais, du « type écoles ou crèches », a indiqué Ariel Weil, le maire de Paris Centre à l’AFP. Ces tags ont rapidement été effacés.

Au « Mur des Justes », les mains rouges ont été peintes sous les plaques listant 3 900 hommes et femmes qui ont contribué à sauver des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Ceci alors que la symbolique des mains rouges revet plusieurs significations, qui ont généré un débat électrique en France. Des étudiants de Sciences Po Paris l’ont notamment utilisé pour demander un cessez-le-feu dans la bande de Gaza : ce à quoi de nombreuses personnes ont rappelé que les mains rouges rappelaient aussi le lynchage de deux soldats israéliens à Ramallah en 2000 par des Palestiniens.

« Atteinte à la mémoire »

Les indignations ont été nombreuses mardi 14 mai après la découverte de cette dégradation. Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées mardi soir sur place pour apporter leur soutien et dénoncer une profanation à caractère antisémite.

Emmanuel Macron a dénoncé, mardi soir, « l’atteinte à la mémoire » des victimes de la Shoah et des Justes et a promis une République « inflexible face à l’odieux antisémitisme ». Le Grand rabbin de France, Haïm Korsia, a lui dénoncé un « odieux outrage à la mémoire de millions de personnes mortes pendant la Shoah ». Cet acte intervient sur fond de flambée des actes antisémites en France, en hausse depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre.

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