Paris devrait ramener Sangaris au niveau d'avant-crise fin 2016
PARIS (Reuters) - La France souhaite ramener les effectifs de sa force Sangaris en Centrafrique à leur niveau d'avant-crise, soit autour de 300 hommes environ, à la fin de l'année 2016, indique le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian dans une interview à Challenges publiée samedi. "Vu l'amélioration de la situation sur place, le dispositif actuel, de l'ordre de 900 hommes, n'a pas vocation à durer", estime-t-il dans cet entretien publié sur le site internet de l'hebdomadaire. "A la fin de l'année, notre objectif est de revenir à un niveau proche de celui de l'avant-crise". Entre 250 et 450 soldats français étaient déployés en RCA dans le cadre de l'opération Boali dans les mois qui ont précédé l'opération Sangaris, déclenchée en décembre 2013 pour mettre fin au cycle de violences entre communautés. Mi-janvier, lors de ses voeux aux armées, François Hollande avait annoncé un désengagement "rapide" de la force française. "En République centrafricaine, la force Sangaris - elle doit en être fière - a contribué à apporter la stabilité après avoir empêché les massacres", avait dit le chef de l'Etat. La France avait prévenu l'an dernier qu'elle réduirait ses effectifs militaires lorsque le processus de retour de la démocratie serait achevé. Les électeurs centrafricains ont participé fin décembre à des élections présidentielle et législatives qui se sont déroulées sans incident et en présence des casques bleus de la mission africaine de la Minusca. Plusieurs centaines de personnes ont toutefois manifesté vendredi pour dénoncer des fraudes et réclamer l'annulation du premier tour de la présidentielle et la Cour constitutionnelle a annulé cette semaine les résultats des élections législatives en raison d'irrégularités. Forte de 2.000 hommes au plus fort du conflit, la force Sangaris a été éclaboussée par un scandale d'abus sexuels commis par des soldats étrangers en Centrafrique sur des mineurs. Quatre militaires français font l'objet d'une enquête depuis l'an dernier. L'entourage de Jean-Yves Le Drian a réaffirmé vendredi "la détermination totale" de la France et a promis, en complément de la réponse pénale, des "sanctions disciplinaires exemplaires" si les faits étaient avérés. (Marine Pennetier, édité par Tangi Salaün)