Paris: brancardier pendant le coronavirus, salarié de l'AP-HP, il se retrouve sans abri

Rémi avait été recruté comme brancardier en avril, en plein épidémie de coronavirus, pour prêter main forte aux équipes en place. Aujourd'hui, il travaille toujours à l'AP-HP en CDD. Un statut qui ne lui permet pas de se loger dans la capitale.

Il y a cinq mois, en plein pic de l'épidémie de coronavirus, Rémy décide de quitter le Cantal pour venir en aide aux soignants parisiens de l'AP-HP, raconte Le Parisien. D'abord recruté comme brancardier, il est ensuite embauché dans un poste administratif en CDD. Dimanche, le jeune homme de 29 ans se retrouvera pourtant sans abri, faute de trouver un logement dans la capitale.

En avril, face aux images des services hospitaliers débordés, Remy décide de déposer sa candidature sur la plateforme de l'opération Renforts Covid, mise en place par l'ARS d'Ile-de-France.

"Je ne suis pas diplômé aide-soignant, autrefois je travaillais dans la vente mais j'avais une première expérience comme faisant fonction d'aide-soignant, dans une maison de retraite d'Aurillac. Tout s'est fait très vite, les hôpitaux de Paris ne manquaient pas d'aides-soignants mais d'infirmiers, alors j'ai été recruté comme brancardier", explique-t-il au Parisien.

Remy se voit alors prêter un appartement dans le 16e arrondissement, par une habitante solidaire des soignants.

En CDD dans un poste administratif

En juillet, ce père de famille est finalement embauché à un poste administratif à l'Institut en soins infirmiers d'un hôpital de l'AP-HP. Il signe un CDD renouvelable jusqu'à fin octobre.

Il part alors en quête de son propre appartement. "J'étais persuadé qu'avec des fiches de salaire d'une telle institution, je trouverais facilement", déplore-t-il. Malheureusement, faute d'un CDI, son dossier est systématique refusé. Il se tourne alors vers les logements réservés au personnel de l'AP-HP. Là encore, sa demande est rejetée.

"Les candidats à un logement sur critères sociaux doivent être personnels permanents, soit titulaires de la fonction publique, soit en CDI", confirme la direction de l'AP-HP, qui loge environ 8 000 professionnels.

"La seule solution qu'on m'a donnée ensuite, c'est le conseil d'appeler le 115 (NDLR, le numéro d'urgence des sans-abri)", relate Rémy.

De son côté, le service social du personnel de l'AP-HP assure lui avoir proposé de l'aide pour trouver un hébergement d'urgence ou un hôtel. "Or il ne s'est jamais remanifesté depuis auprès du service social".

Sans solution d'ici dimanche, le jeune homme est prêt à dormir dans sa voiture. "J'ai peur d'avoir tout quitté pour rien", termine-t-il.

Article original publié sur BFMTV.com

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