Paris 2024 : pour les personnes à mobilité réduite, l'inquiétude face aux transports à Paris

PARIS 2024 - Les transports franciliens eux aussi à l’épreuve. Face à l’afflux de spectateurs en provenance des quatre coins du monde, les transports seront particulièrement sollicités pendant la période des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Au cœur de ce défi, l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite. Près de 350 000 visiteurs en situation de handicap, dont 3 000 à 4 000 en fauteuil roulant et 4 400 parasportifs, sont attendus lors de l’événement à Paris par les autorités françaises.

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Marc-André Cratère, vice-champion paralympique 2012 d’escrime fauteuil, ne cache pas son pessimisme à l’approche de l’événement, comme vous pouvez le voir dans notre reportage ci-dessus. « Au niveau des transports, c’est compliqué. Des efforts ont été faits, je ne vais pas dire le contraire. Mais ça sera compliqué pendant les Jeux, car tout n’est pas accessible et on ne peut pas tout rendre accessible. Ce qui m’inquiète surtout, ce sont les métros. »

Autre tireur tricolore, qualifié pour les prochains Jeux paralympiques, le Toulousain Maxime Valet se montre également critique vis-à-vis des transports franciliens : « Je viens de Toulouse et j’ai la chance d’avoir une ville très accessible, avec métro, tramway, et bus totalement accessibles. Ce qui n’est pas le cas de Paris. En tant qu’athlète, nous allons bénéficier des voies olympiques et des transports de l’organisation durant les Jeux. Mais pour les Parisiens, c’est compliqué. »

Le recours aux taxis

Mis à part la ligne 14, le métro parisien présente aujourd’hui de trop nombreux obstacles pour les personnes handicapées souhaitant utiliser le réseau souterrain. Les autres possibilités reposent en priorité sur le tramway et les lignes de bus, pour lesquels les trajets - et notamment les arrêts - sont promis pour être rendus le plus accessibles possibles d’ici aux Jeux, selon la ville de Paris.

Enfin, les taxis devraient être particulièrement sollicités. En course pour se qualifier aux prochains Jeux, la joueuse de paratennis, Charlotte Fairbank, est parallèlement devenue ambassadrice de G7 access. Un partenariat avec l’une des compagnies de taxis opérant à Paris, avec des objectifs bien précis pour l’athlète : « J’ai envie de redonner une certaine indépendance, une autonomie aux personnes en situation de handicap et surtout à celles qui utilisent un fauteuil roulant. Et j’essaie vraiment de participer au maximum à des groupes de travail pour inciter un maximum de chauffeurs à s’engager dans la flotte PMR. »

L’organisation des Jeux Olympiques prévoit environ 4 000 trajets par jour réalisés par les personnes à mobilité réduite dans la capitale, et s’attend à ce qu’environ 50 % d’entre eux se fassent en taxi. De son côté, Paris 2024 a promis la présence de 1 000 taxis adaptés aux PMR durant les Jeux. L’objectif principal étant de permettre à toutes personnes de se rendre à destination pour suivre les épreuves, dans tous les scénarios. Un service de navettes reliant les grandes gares parisiennes aux sites de compétitions sera aussi mis en place durant les Jeux.

Après l’événement estival se posera la question de l’héritage pour répondre de manière pérenne au défi de l’accessibilité aux transports des personnes handicapées à Paris, et pour combler un certain retard, comme le souligne Charlotte Fairbank. « Je vois quand même des différences avec par exemple l’Espagne, les États-Unis, l’Angleterre, le Japon, ce sont tous des pays où tout est plus pratique d’accès. il y a moins d’escaliers, il y a plus de rampes en tout cas. Donc il y a plus d’aménagements pour les personnes en situation de handicap et surtout pour les usagers en fauteuil roulant. Il y a aussi cette perception du handicap qui diffère, donc c’est tout un ensemble en fait. »

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