Le Pape François défend sa décision de bénir les couples homosexuels et dénonce une « hypocrisie »

En décembre, le Vatican, tout en restant fermement opposé au mariage homosexuel, a officiellement autorisé la bénédiction des couples homosexuels. Une décision qui a suscité la controverse.

RELIGION - Pas de deux poids, deux mesures. L’Église catholique a fait face à quelques remous ces derniers mois, après une déclaration officielle du Pape intitulée « Fiducia supplicans » autorisant la bénédiction des couples du même sexe. Ce 7 février, il est revenu sur ses propos, défendant sa décision et dénonçant l’« hypocrisie » de ceux qui s’en insurgent.

L’Église autorise la bénédiction des couples homosexuels, pas le sacrement du mariage

Le 18 décembre dernier, le Vatican, tout en restant fermement opposé au mariage homosexuel, a officiellement autorisé la bénédiction des couples « en situation irrégulière » aux yeux de l’Église, dont les couples homosexuels. Une étape symbolique et importante, bien que la bénédiction des couples du même sexe « ne sera jamais accomplie en même temps que les rites civils d’union, ni même en relation avec eux », selon les précisions fournies par le document du dicastère pour la Doctrine de la foi.

Mais cette annonce a été largement critiquée notamment par des fidèles conservateurs américains et des représentants catholiques des pays d’Afrique. « Personne ne se scandalisera si je donne ma bénédiction à un entrepreneur qui exploite peut-être les gens : et c’est un péché très grave. Alors que c’est le cas si je le donne à un homosexuel…. C’est de l’hypocrisie ! », a-t-il dénoncé dans les colonnes de l’hebdomadaire Credere, une publication italienne sur la religion créée en 2013 après l’élection du Pape François. « Le cœur du document est l’hospitalité », a-t-il ajouté dans cet entretien repéré par La Stampa.

Un « accueil large et inconditionnel »

La Conférence des évêques de France (CEF) avait également défendu cette mesure prônée par le Vatican, au nom d’un « accueil large et inconditionnel » à bénir « généreusement ». L’AFP note par ailleurs que cette pratique non reconnue par le Saint-Siège jusqu’à ce lundi était pratiquée par certains prêtres belges ou allemands.

Si le souverain pontife prône depuis son élection en 2013 une Église « ouverte à tous », il se heurte régulièrement à la sensibilité des plus conservateurs. Et les exemples ne manquent pas : en 2021, le Pape jésuite avait notamment œuvré pour restreindre l’usage de la messe traditionnelle en latin en 2021 avant d’être vivement critiqués par ses opposants les plus farouches.

La même année, il avait également été témoin de la volonté du Vatican de réaffirmer que l’homosexualité était un « péché ». À cette occasion, le Saint-Siège en avait également profité pour confirmer l’impossibilité pour les couples du même sexe de recevoir le sacrement du mariage.

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