Pape François, Charles III, rugby : la semaine test de Gérald Darmanin avant les Jeux olympiques de Paris
POLITIQUE - Entre match de préparation et course d’obstacles. Commence, ce mercredi 20 septembre, une semaine périlleuse pour les forces de l’ordre et leur ministre Gérald Darmanin avec une concentration exceptionnelle d’événements d’ampleur sur le territoire français. Ceci, à dix mois de l’ouverture des Jeux olympiques.
Avec la visite du couple royal britannique Charles III et Camilla qui commence aujourd’hui à Paris, puis la venue du Pape François à Marseille en fin de semaine, ce sont deux rendez-vous majeurs à sécuriser qui s’ajoutent à la coupe du monde de rugby et à un agenda déjà chargé pour les gendarmes et les policiers. On peut également évoquer le match de foot sous haute tension PSG-OM dimanche, ou le 25e anniversaire de la Techno Parade et plusieurs autres manifestations à Paris samedi.
À tel point que « cela fait deux mois » que le ministre de l’Intérieur et ses services « travaillent intensément sur cette semaine de toutes les difficultés », explique Gérald Darmanin au Parisien. « C’est une semaine cruciale, un défi », résumait pour sa part la porte-parole du ministère de l’intérieur Camille Chaize mardi sur France 2, en rappelant que l’organisation sera « scrutée par nos partenaires internationaux et par nos concitoyens aussi en France. »
Un dispositif « sans précédent »
Pour passer cette course de haies, le numéro 3 du gouvernement a promis un dispositif « sans précédent » aux préfets dans un télégramme envoyé quelques jours avant le début des événements et publié dans la presse.
Dès mercredi et le début de la visite d’État du monarque britannique pour trois jours, les effectifs augmenteront pour porter à 8.000 le nombre de policiers et gendarmes mobilisés, selon une source policière à l’AFP. Charles III et Camilla, accompagnés du couple Macron doivent descendre les Champs-Élysées après avoir ravivé la flamme du soldat inconnu. L’occasion d’un premier bain de foule forcément sensible. Les jours suivants, jeudi, 10.000 forces de l’ordre sont mobilisées, puis 12.000 vendredi et 30.000 samedi. « On a rappelé le maximum de personne », a indiqué Camille Chaize, sur France 2.
L’autre grand événement protocolaire, à Marseille (Bouches-du-Rhône), mobilisera lui aussi des moyens conséquents. « On a une triple action : l’air, la lutte contre les drones, la lutte contre les intrusions d’avions. La mer, avec les militaires qui vont sécuriser le port. Et puis la terre, de manière plus classique », selon les mots de la porte-parole du ministère de l’Intérieur, mardi. Au total, 5 000 policiers et gendarmes, aidés de 1000 agents de sécurité privés recrutés par le diocèse seront en renfort, à en croire Le Parisien.
Autant de chiffres et de dispositifs qui témoignent du caractère particulier que revêt cette semaine : tout manquement ou difficultés ferait très mauvais genre, pour la France avant les Jeux olympiques, mais également pour Gérald Darmanin.
Effacer le fiasco du Stade de France ?
Car si les autorités sont tant scrutées, c’est que bon nombre d’observateurs ont encore en tête le fiasco de la finale de la Ligue des champions au Stade de France en mai 2022. Plusieurs milliers de fans espagnols et anglais avaient vécu un moment douloureux, entre agressions et mouvements de foule, à cause de la gestion erratique des supporters. Les rapports indépendants avaient alors pointé du doigt les défaillances notamment dans l’organisation des forces de l’ordre, et fustigé « l’irresponsabilité » des ministres, dont Gérald Darmanin, prompts à rejeter les fautes sur d’autres acteurs.
D’autant que ce souvenir peu glorieux a pu être réactivé ces derniers jours à l’occasion d’un match de la coupe du monde de rugby au Vélodrome à Marseille, là où se tiendra la messe géante du Pape samedi. Plusieurs personnes qui voulaient assister au match Angleterre - Argentine le 9 septembre se sont retrouvés bloqués, entassés, aux abords de l’enceinte à cause d’une trop grande affluence. Rien d’alarmant toutefois à en croire la place Beauvau.
« Il y a pu y avoir quelques embouteillages à l’entrée du stade, on a tout de suite revu les choses pour ouvrir d’autres entrées », a reconnu la porte-parole du ministère de l’Intérieur sur France 2, en assurant que les autorités ont « tiré toutes les conséquences » de la fameuse finale de la Ligue des Champions, avec des « dispositifs » et des « flux totalement revus. »
Dans ce contexte, il ne fait pas de doute que Gérald Darmanin - dont la rentrée politique était tournée vers 2027 - sera attentif à la bonne tenue des événements. Mais, comme si cela ne suffisait pas, le ministre de l’Intérieur est également attendu sur le dossier « Lampedusa » et la réponse de « fermeté » à apporter aux arrivées d’exilés sur l’île italienne. Il était à Rome mardi encore à la demande du président de la République.
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