Pape en doudoune, Trump arrêté… Comment repérer ces images générées par des IA

Les progrès impressionnants des intelligences artificielles concernent aussi la génération d’images, mais nous n’avons pas encore perdu la partie face à ces « fakes » toujours plus convaincants.

TECHNOLOGIE - Plusieurs jours, c’est le temps qu’il a fallu pour s’apercevoir de la supercherie. Devant les images du pape François en doudoune, les blagues ont fusé autant que les commentaires admiratifs devant le style inimitable du Saint-Père… Jusqu’à ce que la vérité éclate : il s’agissait d’une image dessinée par une intelligence artificielle graphique.

Cet épisode marque à n’en pas douter une nouvelle étape dans l’arrivée des IA graphiques dans notre monde, et dans le monde de l’information. Depuis plusieurs semaines déjà, des « photos » montrant Donald Trump arrêté, ou Emmanuel Macron au milieu des poubelles parisiennes, avaient fait prendre à beaucoup conscience que détecter les fausses images allait devenir très difficile. Ce pape bien au chaud semble confirmer ce soupçon, voire pire - et si nous avions perdu la partie face au sens du détail des MidJourney et autres Stable diffusion ?

L’esprit critique, le meilleur outil disponible

Comme vous pouvez le découvrir dans notre vidéo en tête de cet article, tout n’est pas joué. Sur le front technologique d’abord, les recherches pour démasquer les IA progressent aussi rapidement que ces dernières, et des solutions toujours plus précises émergent. Du simple réflexe consistant à vérifier si cette image avait déjà été publiée sur Internet jusqu’à l’analyse de la construction de l’image par des algorithmes, des outils sont en train d’émerger pour nous permettre de vérifier en quelques clics si la doudoune est véritable ou non.

Dans cette course, les vérificateurs ne gagnent pas toujours, et souvent, il faudra se fier à notre propre jugeote. Il y a parfois de grosses imperfections, comme le grain de l’image par exemple, mais surtout souvent des petites. Comme l’expliquait un spécialiste du secteur interrogé par les fact-checkeurs de l’AFP, si l’on ne se concentre pas sur le sujet principal (Trump, Macron, le pape…) mais sur les détails à la périphérie, on maximise ses chances de percevoir des petits « bugs », des entorses au réel comme un visage mal formé ou une inscription qui ne veut rien dire.

Filtrer ces images artificielles veut aussi dire les replacer dans leur contexte. Les images de Donald Trump en train de se faire passer les menottes, comme celle d’Emmanuel Macron sur un trône de sacs-poubelles, peuvent être extrêmement détaillées, composées avec la plus grande attention, elles ne devraient pas moins susciter notre incrédulité la plus totale. Le problème, comme le faisait remarquer le fondateur du site de fact-checking Bellingcat, est la facilité avec laquelle, devant une image bien composée, nous laissons de côté notre esprit critique.

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