Pap Ndiaye, critiqué après ses propos sur CNews et Europe 1, répond « liberté d’expression »

POLITIQUE - Pap Ndiaye ne retire pas un mot de ses propos sur CNews et Europe 1. Lors des questions au gouvernement ce mardi 11 juillet, le ministre de l’Éducation nationale a assumé ses déclarations sur ces deux médias propriétés de Vincent Bolloré en dépit de la bronca de la droite, l’extrême droite et des rédactions visées.

Dimanche sur Radio J, alors que les critiques de la mainmise de Vincent Bolloré sur les médias qui lui appartiennent s’intensifient, Pap Ndiaye a estimé que « quand vous regardez CNews, quand vous regardez ce qu’est devenue Europe 1, (...) la conclusion s’impose : oui, CNews c’est très clairement d’extrême droite ».

Tollé à la droite de l’échiquier politique, déjà vent debout contre le ministre depuis son entrée au gouvernement. Dans l’hémicycle, le député LR Philippe Gosselin a ainsi opposé la discrétion de Pap Ndiaye et son manque d’incarnation politique sur les sujets de son ministère et cette sortie : « Plutôt que de vous immiscer dans le fonctionnement des médias, quand allez-vous vraiment prendre la mesure de vos fonctions pour notre éducation nationale ? », a-t-il lancé. Et d’accuser Pap Ndiaye de « distribuer bons et mauvais points et de jeter les anathèmes contre certains médias. Vous méprisez ce faisant les journalistes et des équipes qui y travaillent et des millions de nos concitoyens qui les regardent et les écoutent », cingle l’élu de la Manche.

« Il y a la liberté de la presse, il y a aussi la liberté d’expression. »

Mais ce discours, aussi virulent soit-il, n’a pas fait reculer le ministre. « Il y a la liberté de la presse, monsieur le député, il y a aussi la liberté d’expression. Ce sont deux fondamentaux de la démocratie, il ne s’agit de censurer ni l’une ni l’autre », a répliqué Pap Ndiaye, évoquant comme argument les multiples mises en garde du gendarme de l’audiovisuel Arcom à l’encontre de CNews, notamment pour le manque de pluralité d’opinion dans le choix des intervenants.

« Ai-je invité à boycotter ? Ai-je pointé du doigt tel journaliste ? Non je n’ai fait que commenter, de manière banale, la ligne politique d’une chaîne de télévision, ce qui est mon droit le plus strict. Je tiens à ce droit, comme vous avez le droit de commenter ce que j’ai pu dire lors d’une interview », a ajouté le ministre.

Et de pointer « la tradition républicaine et gaulliste » du parti Les Républicains « qui a longtemps combattu l’extrême droite » avant de conclure à dessein sur une citation d’une des figures du parti de droite, Jacques Chirac : « Ne composez jamais avec l’extrémisme le racisme, l’antisémitisme ou le rejet de l’autre. Tout dans l’âme de la France dit non à l’extrémisme ».

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