Paolo Roversi : « J'aime me tenir à la lisière entre rêve et réalité »

Le photographe Paolo Roversi, ici en Allemagne en 2010, devant la série de ses 49 « Nudi », l'une de ses réalisations les plus célèbres.  - Credit:Alamy Stock Photo / Abaca
Le photographe Paolo Roversi, ici en Allemagne en 2010, devant la série de ses 49 « Nudi », l'une de ses réalisations les plus célèbres. - Credit:Alamy Stock Photo / Abaca

En 1973, le photographe Paolo Roversi posait ses valises à Paris. Sa ville d'adoption lui rend aujourd'hui hommage à la faveur d'une rétrospective* exceptionnelle au Palais Galliera. Y sont exposées les images qu'il a créées pour les plus grands stylistes : de Yohji Yamamoto à Romeo Gigli en passant par Rei Kawakubo. À l'heure où l'artiste publie également un livre** dans lequel il revient sur son travail, Le Point lui a proposé de plonger dans ses souvenirs. L'occasion de confidences sur ses années d'apprentissage et les rencontres qui ont été déterminantes dans la suite de sa carrière.

Le Point : Vos portraits de femmes ont fait le tour du monde, mais vous ne vous destiniez pas à la photo au départ. Est-il vrai que c'est la musique qui était votre première vocation ?

 - Credit: ©  © Paolo Roversi
- Credit: © © Paolo Roversi

La maison Leica, dont il est l'ambassadeur, a consacré une exposition à ses photos de voyage en Inde en fin d'année dernière. Autoportrait daté de 2020. © © Paolo RoversiPaolo Roversi : C'est exact. Enfant, je jouais beaucoup du piano et rêvais d'être chef d'orchestre. C'est aujourd'hui l'un de mes fils, Matteo, qui est en passe de concrétiser cette ambition. Je voulais aussi être poète. Et c'est un autre fils, Giacomo, qui embrasse cette voie. Peut-être que je me suis mis à la photo pour leur laisser la voie libre... [Il sourit].

Quelle place occupe l'art dans votre famille ? Votre père était médecin. Votre maman chantait...

Chaque matin, au lever, ma mère me fredonnait une mélodie napolitain [...] Lire la suite