Panthéonisation de Missak Manouchian : Le RN n’est pas le bienvenu, Marine Le Pen ira quand même

Pour Emmanuel Macron, "les forces d’extrême droite seraient inspirées" de ne pas participer à la cérémonie au nom "de la nature du combat" du résistant communiste.

Panthéonisation de Missak Manouchian : Le RN n’est pas le bienvenu, Marine Le Pen ira quand même

POLITIQUE - Ils sont invités, mais ne sont pas les bienvenus. Deux jours avant l’entrée de Missak Manouchian et de son épouse Mélinée au Panthéon, symbole de la résistance des étrangers durant la Seconde guerre mondiale, le président de la République Emmanuel Macron a jugé que « les forces d’extrême droite seraient inspirées » de ne pas venir, quand bien même elles ont été conviées. De quoi agacer profondément les intéressés... qui ont confirmé ce lundi 19 février leur participation.

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« Le président de la République n’a pas à faire le tri » entre « les représentants élus », déclare, dans une interview à L’Humanité ce lundi 16 février Emmanuel Macron. Une façon de justifier l’invitation transmise au Rassemblement national pour la cérémonie de ce mercredi 21 février, tout en nuançant la nécessite d’y répondre de la part du RN et de Reconquête.

Rescapé du génocide arménien, apatride et communiste, Missak Manouchian est devenu une figure de la Résistance contre l’Allemagne nazie. Son entrée au Panthéon est « l’occasion de rappeler qu’être français ne tient pas à l’origine, au prénom mais à la volonté », faisait valoir l’Élysée à la presse quelques jours avant la cérémonie. De ce fait, « les forces d’extrême droite seraient inspirées de ne pas être présentes, compte tenu de la nature du combat de Manouchian », estime le chef de l’État, évoquant « l’esprit de décence, le rapport à l’Histoire. »

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De quoi agacer le parti de Jordan Bardella. « On n’a aucune raison de battre en retraite sur ces sujets. Tous ces gens qui donnent des raisons, qu’ils balaient devant leur porte avant de regarder celle des autres », a répliqué sur TF1 Louis Aliot, maire de Perpignan et vice-président du parti, estimant qu’il « faut y être. »

À la mi-journée, l’entourage de Marine Le Pen a fait savoir à la presse que « malgré les propos outrageants du Président de la République, Marine Le Pen se rendra à la cérémonie ».

Sur X, le compte officiel du parti co-fondé par Jean-Marie Le Pen s’est aussi insurgé contre « une lourde faute politique et une faute morale impardonnable » de la part du président de la République, qui « cherche à diviser les Français par électoralisme ».

Le 14 février, le Rassemblement national avait été désinvité de l’hommage rendu à Robert Badinter à la demande de la famille de l’ancien Garde des Sceaux. Les élus d’extrême droite s’étaient alors pliés à la demande.

Néanmoins pour Louis Aliot, les deux cérémonies ne sont pas comparables car dans le cas de Robert Badinter il ne s’agissait pas d’une panthéonisation. « Aujourd’hui la panthéonisation révèle le caractère sacré, finalement républicain, du personnage, et (elle) s’adresse à tous les Français, quelles que soient leur origine, leur condition ou leurs opinions », ajoute le cadre du parti.

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