Panne de courant géante dans un Pakistan en pleine crise

“Une panne de courant plonge l’ensemble du Pakistan dans l’obscurité”, titre ce 24 janvier The Nation. La coupure a commencé le lundi 23 au matin et l’électricité n’était toujours pas entièrement restaurée à 22 heures, “perturbant l’activité économique et la vie quotidienne de plus de 220 millions de personnes”.

Cette panne “résultait apparemment de mesures d’économie d’énergie prises par le gouvernement. Pour épargner les devises étrangères et le carburant, certaines centrales sont temporairement fermées la nuit, ce qui a mal tourné lundi”, précise le journal pakistanais.

“On vit à l’âge de la pierre”

Comme le rappelle The Nation, une panne nationale avait déjà eu lieu en janvier 2021, et des coupures avaient touché de grandes villes en octobre 2022, dont la capitale économique, Karachi. Toutefois, “les proportions massives de cet épisode ont été un choc, affirme The Washington Post. Des hôpitaux sont restés dans le noir pendant des heures, des usines de textile ont fermé, et les stations-service ont été débordées par des clients venus se procurer du carburant pour leur générateur. Dans de nombreux endroits, le réseau de téléphonie mobile a été coupé”, raconte le quotidien états-unien.

“Je n’ai jamais vu de panne de vingt-quatre heures comme celle-ci”, a déclaré à la télévision un commerçant de Karachi, Omar Salim, cité par le Washington Post.

“Pas d’électricité, pas d’essence, pas d’emplois, de longues queues pour se procurer de la farine, une inflation plus forte que jamais. On dirait qu’on vit à l’âge de la pierre.”

Le spectre d’un défaut de paiement sur la dette

“Depuis son arrivée au pouvoir en avril pour succéder à Imran Khan, renversé par une motion de censure au Parlement, le gouvernement du Premier ministre Shahbaz Sharif est aux prises avec la pire crise économique qu’ait connue le pays ces dernières décennies, explique le Washington Post. L’État s’approche dangereusement d’un défaut de paiement sur sa dette extérieure, alertent des experts.”

La monnaie nationale est à son plus bas niveau face au dollar, l’inflation a atteint 25 % l’an dernier, et les réserves de devises s’épuisent, au point que le pays aurait “à peine de quoi financer un mois d’importations énergétiques”, poursuit le journal. Le Pakistan a aussi subi les pires inondations de son histoire l’été dernier.

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