Les pandas chinois de ce zoo américain doivent retourner en Chine à cause des querelles diplomatiques

Trois pandas géants vont quitter le zoo de Washington d’ici la fin 2023 en raison d’un contrat non renouvelé par Pékin.

   

INTERNATIONAL - Anecdotique, le départ vers la Chine de ces pandas d’un zoo américain ? Pas tant que ça. Les trois pandas géants du Smithsonian National Zoo de Washington DC vont être transférés vers Pékin d’ici la fin de l’année 2023 en raison de l’expiration du contrat conclu dans le cadre de « la diplomatie du panda » entre les deux capitales.

Tout un symbole qui illustre en réalité le regain de tension entre les États-Unis et la Chine.

De nombreux visiteurs se rendent au zoo pour voir une dernière fois Mei Xiang, Tian Tian et l’un de leurs descendants, Xiao Qi Ji, ou « Petit miracle » né en 2020, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article. Pour l’occasion, le parc a organisé jusqu’au 1er octobre une « panda palooza », une « fête des pandas ».

En 2000, Mei Xiang et Tian Tian furent prêtés au zoo et le premier contrat prévoyait le versement à Pékin de dix millions de dollars sur dix ans. Dans un communiqué, le Smithsonian explique que le contrat actuel prévoit le versement par le zoo de 500 000 dollars par an à son partenaire chinois, un groupe de protection de l’environnement. Mais le partenariat n’a pas été renouvelé et prendra fin dans quelques semaines.

D’autres zoos américains concernés

La première paire d’ursidés fut offerte par Pékin aux États-Unis en 1972, dans la foulée d’une visite historique du président Richard Nixon dans la Chine communiste de Mao. À cette époque, la Chine offrait de façon stratégique ces animaux pour améliorer ses relations diplomatiques.

Mais les tensions commerciales et les disputes sur Taïwan semblent avoir eu raison de l’accord. Car les trois spécimens ne sont pas les seuls à quitter le sol américain pour la Chine. Le zoo d’Atlanta, en Géorgie, dans le sud des États-Unis, prévoit d’envoyer en Chine deux pandas jumeaux, probablement début 2024 puis leurs parents fin 2024.

Kurt Tong, ancien diplomate américain et membre du cabinet de consultants Asia Group, n’est pas surpris. Le gouvernement chinois a tendance à « octroyer » ses pandas « aux nations avec lesquelles les relations sont sur la pente ascendante, c’est une forme de soft power », écrit-il par mail à l’AFP. « Compte tenu de la tonalité actuelle des relations bilatérales, il n’est pas étonnant que les autorités chinoises laissent expirer leurs contrats avec des zoos américains ».

Avec la France en revanche, les relations restent bonnes. Le départ durant l’été de Yuan Meng pour la Chine ne remet en effet pas en cause la présence de quatre pandas au zoo de Beauval, dont Huan Huan, la maman et Yuan Zi, le papa de Yuan Meng et deux petites jumelles : Yuandudu et Huanlili.

VIDÉO - Un panda tente de manger un téléphone tombé dans son enclos