Pancartes anti-migrants à Besançon: une militante du collectif d'extrême droite Nemesis en garde à vue

Ce dimanche 7 avril, deux jeunes femmes du collectif Némésis ont emprunté le tracé du carnaval de Besançon, qui a réuni plus de 20.000 personnes, en brandissant des pancartes associant migrants et violeurs. "Violeurs étrangers dehors", "Libérez-nous de l'immigration", pouvait-on lire. Une de ces militantes d'extrême droite, Yona, a été placée en garde à vue ce mardi, selon le procureur.

Cette jeune femme de 18 ans s'est présentée au commissariat de Besançon où elle était convoquée, a précisé le procureur de la République Etienne Manteaux. "Elle a été placée en garde à vue et son audition est en cours", a-t-il ajouté.

Outre les pancartes brandies, une banderole montrant le dessin d'un visage de fillette blonde aux yeux bleus, partiellement recouvert de deux mains noires, a été suspendue à la façade d'un immeuble.

"Provocation à la haine ou à la violence"

La maire EELV de Besançon, Anne Vignot, a déposé plainte lundi et le procureur a ouvert une enquête pour "provocation à la haine ou à la violence à l'égard d'un groupe de personnes en raison de leur origine ou d'une prétendue race".

Ces faits sont passibles d'un an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende, a rappelé le magistrat.

"On ne peut accepter que les étrangers servent de boucs émissaires à toutes les crises que nous traversons", avait déclaré Anne Vignot lors d'une conférence de presse, faisant le parallèle avec la montée du fascisme dans les années 1930.

Le collectif Némésis, qui se définit comme "féministe identitaire", a estimé que le placement en garde à vue de Yona était une "persécution" de ses militantes qui demandent "l'application de la loi française, à savoir l'expulsion des violeurs étrangers", dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.

"Leur action de dimanche à Besançon pendant le carnaval visait à dénoncer les failles de la justice de notre pays qui manque à son devoir en n'appliquant pas les obligations de quitter le territoire français (OQTF)", ajoute le communiqué.

Article original publié sur BFMTV.com