Le Panama manifeste contre une mine de cuivre “qui enterre les intérêts du pays”

Des blocages de routes et de rues dans la capitale, des manifestations, des affrontements avec la police, de nombreux blessés, des dizaines d’arrestations et finalement deux morts, mardi 7 novembre… Le Panama traverse une crise exceptionnelle, depuis maintenant trois semaines, entre le gouvernement et une partie de la population autour d’un projet minier controversé, comme le montre cette vidéo d’Associated Press. Mardi, un homme excédé par un barrage sur l’autoroute panaméricaine, principal axe routier du pays, a tiré sur des manifestants, faisant deux morts.

“Si les autorités, qui semblent décidées à rester les bras croisés, n’avaient pas été négligentes, deux familles ne seraient pas aujourd’hui en deuil et il n’y aurait plus ces tensions qui augmentent et qui mettent à l’épreuve la patience de tous les citoyens épuisés par les blocages”, commente le journal La Prensa, le principal quotidien du pays, opposé au gouvernement de centre gauche du président Laurentino Cortizo.

La mine de Minera Panamá est située à l’ouest de la capitale du pays.. COURRIER INTERNATIONAL
La mine de Minera Panamá est située à l’ouest de la capitale du pays.. COURRIER INTERNATIONAL

Le gouvernement avait approuvé le 20 octobre le renouvellement pour vingt ans de la concession de la plus grande mine de cuivre d’Amérique centrale – à ciel ouvert. La concession renouvelée concerne Minera Panamá, une filiale de la société canadienne First Quantum Minerals.

Les trois quarts des exportations du pays

Cette mine représente à elle seule 4 % du PIB du pays et 75 % du montant de ses exportations. Mais elle était déjà depuis longtemps contestée – depuis le début de l’exploitation, en 1997 – dans un pays très soucieux de son environnement, dont les deux tiers sont couverts de forêt tropicale. Le Panama est d’ailleurs l’un des très rares pays du monde qui absorbe plus de CO2 qu’il n’en émet. La mine est en outre située sur une zone de protection naturelle. Le site Bloomberg Línea relate :

“Les manifestations unissent les syndicats, les organisations de la société civile, les environnementalistes, et les communautés indigènes.”

Pour tenter de désamorcer le conflit, le Parlement a adopté un moratoire sur toute nouvelle concession minière et a même proposé un référendum sur le cas de Minera Panamá – dont l’organisation a été refusée par le Tribunal électoral.

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