Palestine : pourquoi la mobilisation des campus est un échec

Des manifestants sur le campus de l'Université de Californie, à Los Angeles, après des affrontements entre groupes pro-israéliens et pro-palestiniens, en mai 2024.  - Credit:Jae C. Hong/AP/SIPA
Des manifestants sur le campus de l'Université de Californie, à Los Angeles, après des affrontements entre groupes pro-israéliens et pro-palestiniens, en mai 2024. - Credit:Jae C. Hong/AP/SIPA

Les manifestations propalestiniennes sur les campus américains ne sont pas une réédition du mouvement des droits civiques. Plutôt l'expression d'une recherche d'attention vaine et narcissique, de la part d'étudiants nourris à la viralité des réseaux sociaux. Ainsi pourrait se résumer la thèse de Jeremiah Johnson, cofondateur de l'association Center for New Liberalism, dans un article publié par le site American Purpose, qui analyse les ressorts cachés de ces mobilisations. L'occasion d'une réflexion plus large sur les difficultés de l'activisme à l'heure où la quête d'attention tend à supplanter la recherche d'efficacité.

Le Point : À vous lire, les manifestations étudiantes en faveur de la cause palestinienne sont très différentes du mouvement des droits civiques, « référence absolue de tout mouvement contestataire contemporain ». En quoi ?

Jeremiah Johnson Les chefs de file de ce mouvement étaient disciplinés et faisaient preuve de stratégie. Ils mettaient en avant des personnalités susceptibles d'inspirer de la sympathie, choisies avec soin pour faire office de représentantes aux yeux de l'opinion. Ils s'habillaient de leur mieux pour paraître respectables. Et ils avaient un projet clair, une stratégie, pour faire bouger les lignes. Les manifestations étudiantes, elles, n'ont pas de chefs de file bien définis, manquent d'organisation et de discipline, et n'ont pas de projet cohérent.

Ont-elles au moins un mot d'ordre précis, comme le cessez-le-feu ?

Non [...] Lire la suite