Pécresse en tête, Zemmour dernier... Ce que nous apprend le sondage basé sur la méthode du "jugement majoritaire"

Valérie Pécresse, finaliste pour l'investiture chez Les Républicains, sur France 2 le 30 novembre 2021 - JULIEN DE ROSA © 2019 AFP
Valérie Pécresse, finaliste pour l'investiture chez Les Républicains, sur France 2 le 30 novembre 2021 - JULIEN DE ROSA © 2019 AFP

Changer de méthode et avoir de tout autres résultats. Alors que c'est le scrutin uninominal qui est le plus souvent utilisé dans les sondages, en demandant aux personnes interrogées pour qui elles voteraient, le jugement majoritaire propose d'attribuer une mention allant de "excellent" à "à rejeter" en passant par "passable".

Cette méthode bouleverse les équilibres, plaçant Valérie Pécresse en tête des intentions de vote pour le premier tour en 2022 et Éric Zemmour en queue de peloton.

Pécresse, Macron et Montebourg dans le trio de tête

La candidate LR arrive avec cette méthode en tête des suffrages en récoltant 46% de votes positifs (excellent, très bien, bien, assez bien). Elle est talonnée par Emmanuel Macron qui, lui, se situe à 43% d'opinions favorables.

Si ces deux candidats sont également en tête des derniers sondages au format "classique", les noms de ceux qui les suivent sont plus inattendus. C'est Arnaud Montebourg et Yannick Jadot qui arrivent en troisième et quatrième position. Ils ne récoltent respectivement que 33% et 36% de mentions "à rejeter".

En queue de peloton, on retrouve Éric Zemmour, que 61% des sondés "rejettent", suivi de Jean-Luc Mélenchon (53%) et Philippe Pouton (52%). Marine Le Pen, elle, enregistre 47% de mentions "à rejeter".

Changer la méthode pour avoir un scrutin plus juste

Dans le dernier sondage Elabe pour BFMTV et L'Express, les résultats étaient bien différents. Emmanuel Macron était crédité de 23% des intentions de vote, suivi par Valérie Pécresse (20%), Marine Le Pen (15%) et Eric Zemmour (14%). Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon se situaient respectivement à 7% et 8%.

Cette nouvelle méthode de sondages supprime "un biais du type de scrutin actuel qui permet à un candidat rejeté par une majorité de l'opinion de se qualifier au second tour", estime Chloé Ridel, la fondatrice de Mieux voter, l'association qui a commandé ce sondage, dans les colonnes de L'Opinion.

"Avec le jugement majoritaire, un candidat ne doit pas chercher à plaire à une microbase de soutien quasi-fanatiques pour se qualifier au second tour et espérer l'emporter sur un malentendu. Il doit directement s'adresser au plus grand nombre et éviter la polarisation", explique la politologue dans le quotidien.

"Cela correspond à l'esprit de la présidentielle: trouver le candidat capable de se placer au-dessus de la mêlée partisane", avance-t-elle.

Si cette méthode avait été envisagée pour la primaire des LR et des écologistes, elle a finalement été rejetée. La primaire populaire, qui pourrait rassembler des candidatures de gauche, l'a cependant déployée.

Article original publié sur BFMTV.com