Une pétition s'oppose à la suppression du timbre rouge en 2023

Timbre rouge (illustration) - AFP
Timbre rouge (illustration) - AFP

Face à suppression du timbre rouge matériel le 1er janvier 2023, le syndicat Sud a lancé ce mercredi une pétition en ligne pour demander le gel de ce projet.

Le timbre rouge permet d'envoyer une lettre en un jour en France métropolitaine. Mais son usage s'est divisé par 9 entre 2010 et 2021, d'après La Poste, les ménages privilégiant des moyens numériques (e-mail, SMS...) pour l'envoi d'informations urgentes. En exigeant "un transport rapide incluant parfois un trajet en avion", son bilan énergétique est par ailleurs "très lourd", selon La Poste.

L'entreprise a donc annoncé en juillet la suppression en janvier 2023 de ce timbre, au profit de la "e-Lettre rouge, envoyée depuis laposte.fr jusqu’à 20h, imprimée par La Poste à proximité du destinataire, dans le respect de la confidentialité du contenu, et distribuée le lendemain sous enveloppe arborant un dessin de timbre rouge".

Vers un "renforcement de la fracture numérique"?

Pour Sud-PTT, la branche du syndicat dédiée aux activités postales, cette réforme va mener à une dégradation des services publics. Supprimer le timbre rouge équivaut à passer à une "nouvelle norme" de distribution "J+3", selon Eddy Talbot, secrétaire fédéral de Sud PTT.

"Avec l'allongement des délais, les facteurs ne passeront que deux fois par semaine devant les boîtes aux lettres", estime-t-il auprès de BFMTV.com.

Privilégier un envoi électronique "contribue aussi à renforcer la fracture numérique", ajoute le syndicaliste. En France, l’illectronisme, ou illettrisme numérique, concerne 17% de la population, selon une étude de l'Insee publiée en 2019.

Le syndicat craint également pour les emplois. Sud-PTT estime que la disparition du timbre rouge entraînera la suppression de 20.000 emplois, les CDD et les intérimaires étant "les premiers concernés", selon Eddy Talbot. De son côté, La Poste cherche à faire des économies, "indispensables pour maintenir le service universel postal". L'entreprise est déficitaire depuis 2018 et ses pertes ont atteint 1,3 milliard d'euros en 2020.

Article original publié sur BFMTV.com