Pérou: Keiko Fujimori encourt plus de 30 ans de prison pour blanchiment d'argent

Candidate déchue à la présidentielle à trois reprises et fille de l’autocrate Alberto Fujimori, la politicienne est accusée, avec 45 autres personnes proches de son parti, d’avoir blanchi des fonds dans les années 2010. Une affaire en lien avec le scandale Odebrecht, une entreprise de travaux publics brésilienne impliquée dans une vaste affaire de versement de pots-de-vin à des hommes politiques de tout le continent sud-américain.

Avec notre correspondante à Lima, Juliette Chaignon

Keiko Fujimori encourt trente ans et dix mois de prison. La cheffe du parti de droite « Fuerza Popular » s’est présentée, lundi 1er juillet, au palais de justice de Lima, accueillie par quelques dizaines de soutiens, mais aussi d’opposants.

Elle comparaît dans l’affaire des « cocktails », accusée de crime en bande organisée et blanchiment d’actifs. Elle a déjà fait seize mois de détention préventive pour cela.

Face à elle, le procureur José Dominguez Pérez, arrivé au tribunal avec un gilet pare-balles en raison des menaces qui le visent. Après six ans d’investigations, le magistrat soupçonne les campagnes électorales de Fuerza Popular d’avoir été financées par l’argent d’Odebrecht.

Argent non déclaré et blanchi

Près de 1,2 million de dollars auraient été versés à Keiko Fujimori entre 2011 et 2016. De l'argent non déclaré, blanchi, d’après l’enquête, dans l’organisation de dîners et de levée de fonds.

L’audience reprend ce mardi. Ce n’est que le début d’un procès qui devrait durer encore un an.


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