Pénurie d'enseignants : l'appel des profs "en disponibilité" pour travailler à la rentrée

Une enseignante lors de la rentrée des classes dans une école primaire de l'Aisne, le 1er septembre 2015. - JACKY NAEGELEN / AFP

En attente de l'acceptation de leur mutation dans une autre académie, ces enseignants ne travaillent pas. Alors que le ministère de l'Éducation nationale face appel à des contractuels, ils demandent de "débloquer" leur situation.

"Je suis enseignant(e) et je veux travailler à la rentrée". C'est par ces mots que des centaines d'enseignants "en disponibilité" font part de leur incompréhension en cette rentrée scolaire, rapporte le HuffPost. Faute de mutation, ils sont placés en congé sans solde: ils n'enseignent plus car ils ne peuvent pas travailler dans l'académie de leur choix.

Pourtant, près de 2000 professeurs des écoles manquent à l'appel et plus de 4000 postes n'ont pas été pourvus aux concours enseignants. Face à la pénurie, certaines académies ont recruté des contractuels, parfois via des "job-datings" très rapides, avec peu ou pas de formation ou d'expérience. Un paradoxe difficilement entendable pour les professeurs en disponibilité.

"Pour que les enseignants en disponibilité exercent dès la rentrée"

Sandra est enseignante depuis une dizaine d'années dans le Val-de-Marne. En cette rentrée, elle s'est mise "en disponibilité". Après seize ans de demande, son conjoint a été muté à Gironde. Elle, non. Elle a choisi de le suivre, quitte à perdre son salaire et son travail.

"Le département de la Gironde était prêt à m’accueillir en tant que professeur des écoles, cela signifie donc qu’il y a un poste qui m’attend là-bas… Mais mon département d’origine refuse de me laisser partir alors même que je n’assurerai pas mon service à la rentrée car j’ai suivi ma famille comme des milliers d’autres collègues…", explique-t-elle.

Elle a ainsi lancé une pétition intitulée "Pour que les enseignants en disponibilité exercent dès la rentrée". Ce mercredi après-midi, elle comptait plus de 5100 signatures.

"Donner la consigne aux rectorats d'accorder les mutations"

En effet, les rectorats n'ont pas le droit d'avoir recours à un enseignant en disponibilité rattaché à une autre académie. La pétition demande au ministre de l'Éducation nationale de "débloquer la situation" et de "donner la consigne aux rectorats d'accorder les mutations".

"Nous sommes des milliers qui attendons de pouvoir exercer notre métier dès la rentrée! Nous avons les diplômes, la formation, l’expérience, la passion et nous sommes nombreux à attendre un feu vert pour pouvoir aller travailler dès le 31 août !", poursuit-elle.

Une grande majorité des mutations ne sont pas acceptées car certaines académies sont beaucoup demandées et peu de personnes les quittent. Le ministère de l'Éducation nationale indique par ailleurs à Ouest-France que seuls 20% des enseignants du premier degré obtiennent leur mutation.

Selon les chiffres officiels, en 2021, un peu plus de 24.000 professeurs étaient en disponibilité sur les 870.000 enseignants français.

Article original publié sur BFMTV.com

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