Pénurie d’essence : Xavier Bertrand veut que le gouvernement dise « la vérité »

Xavier Bertrand demande « la vérité » au gouvernement sur les pénuries d’essence
Xavier Bertrand pénurie gazole Xavier Bertrand demande « la vérité » au gouvernement sur les pénuries d’essence

POLITIQUE - Au nord, on met la pression. Xavier Bertrand, le président Les Républicains de la région Hauts-de-France « demande », ce jeudi 6 octobre, « au gouvernement qu’il nous dise la vérité sur la façon dont tout va être livré dans les jours qui viennent », alors que certaines stations essence ont du mal à s’approvisionner.

Les difficultés se font sentir dans toute la France, en particulier chez TotalEnergies, victimes du succès d’une remise à la pompe et d’une grève dans ses raffineries et dépôts. Mais depuis quelques jours, les manques sont particulièrement criants dans le Nord et le Pas-de-Calais, avec certaines villes, comme Arras ou Béthune, très affectées. À tel point que les deux préfets ont interdit mercredi la vente et l’achat de carburant dans des bidons, appelant la population à « faire preuve de civisme et de solidarité ».

« Lundi, des lignes de bus scolaires n’ont pas pu circuler (...) pour les trains qui roulent encore au gasoil, la SNCF a aujourd’hui une visibilité qui va à six à sept jours », a ainsi déploré le patron des Hauts-de-France sur franceinfo, en guise d’exemples. Pour lui, le gouvernement n’est pas à la hauteur des enjeux, alors que des « alertes remontent depuis des jours et des jours. »

Pas de « pénurie », mais des « tensions »

« Ils se sont réveillés bien tard », peste ainsi celui qui vient de lancer sa nouvelle formation politique, toujours sur franceinfo. « Le gouvernement aurait dû anticiper au niveau national » et « libérer les stocks stratégiques », regrette encore Xavier Bertrand, en intimant les autorités à agiter « la réquisition, ou la menace de réquisition des stocks » dans les raffineries bloquées par les mouvements de grève.

Selon le porte-parole du gouvernement, quatre raffineries Total sur six sont concernées par des blocages à travers le pays. Le mouvement de grève a notamment été reconduit, mercredi, dans la raffinerie de Normandie, près du Havre, la plus importante de France, qui représente à elle seule 22 % du raffinage dans le pays.

Au total, quelque 12 % des stations en France connaissent des « difficultés sur au moins un type de carburant » à la pompe, selon les mots d’Olivier Véran, mercredi, à l’issue du conseil des Ministres, avec des situations variables selon les régions. La région des Hauts-de-France est effectivement la plus touchée avec environ 30 % des stations affectées.

Pour le Nord est particulièrement affecté

Pour Xavier Bertrand, cette situation particulière s’explique, en partie, par un afflux d’étrangers dans les stations-service françaises, des Belges en particulier, pour ce qui est du nord de la France. « On a beaucoup d’étrangers qui viennent faire leur plein chez nous », a-t-il ainsi indiqué, alors que le prix a la pompe y est moins prohibitif, grâce aux différentes remises.

« L’essence était tellement moins chère dans les Hauts-de-France que les Belges sont venus massivement faire le plein. À cela, on a rajouté la grève et le blocage des raffineries, et on a la catastrophe », a ainsi avancé le vice-président de la région Franck Dhersin, chargé des mobilités, ce jeudi sur BFMTV.

Malgré ces données, et l’alerte envoyée par les élus locaux, le porte-parole du gouvernement récuse malgré tout le terme de « pénurie », de carburant, préférant évoquer « des tensions », et appelant les automobilistes à éviter « l’effet de panique ».

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