Pénurie d’essence : les agriculteurs veulent être prioritaires à la pompe

Alors que la grève se poursuit dans les raffineries et dépôts de TotalEnergies, les agriculteurs craignent des pénuries alimentaires cet hiver si le fioul continue de manquer.

ESSENCE - La goutte qui risque de faire déborder le vase. Après la sécheresse de cet été, le manque d’essence et de gazole pourrait avoir d’importantes conséquences sur la production des agriculteurs cet hiver, a alerté Luc Smessaert, vice-président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), ce lundi 17 octobre sur BFMTV. Le syndicat réclame que les agriculteurs soient prioritaires à la pompe.

Pour Luc Smessaert, les agriculteurs devraient figurer sur la liste des professions prioritaires au même titre que les pompiers, policiers, infirmiers ou chauffeurs de taxi. Le fioul est crucial pour les agriculteurs, qui doivent faire fonctionner leurs tracteurs ou les machines qui transportent le fourrage pour les animaux par exemple.

En pleine période des semis, le représentant syndical explique que nombre d’agriculteurs fonctionnent au ralenti faute de carburant. Dans sa propre exploitation, il lui manque 5 000 litres de fioul nécessaires pour faire tourner ses tracteurs et il « reste 37 hectares de blé à semer », déplore-t-il.

« Plus de 50 % » des exploitations à l’arrêt si le mouvement de grève perdure

« Entre les betteraves et les récoltes de maïs, ce sont 200 et 300 litres par jour. Je n’aurai plus de stock de carburant d’ici à dimanche prochain », alerte également Mathieu, betteravier et producteur de maïs à Évry-Grégy-sur-Yerre (Seine-et-Marne) ce lundi au micro de RMC. Alors, comme bien d’autres exploitants, il a décidé d’économiser son carburant : « On se dit qu’il y a que deux tracteurs qui tournent et le reste, on les met en panne. On utilise le réservoir de ces tracteurs-là pour alimenter les deux principaux », détaille-t-il.

Les conséquences vont être terribles si la grève dans les raffineries se poursuit et que le carburant ne revient pas rapidement dans les stations-service, prévient Luc Smessaert : « On n’est pas loin du chaos si on n’arrive pas à être livrés rapidement ». « Il faut que le gouvernement se rende compte qu’on est en train de jouer sur le lait de demain, sur le blé, le sucre qu’on mangera cet hiver. Forcément ça aura des répercussions », ajoute-t-il. D’après lui, « 15 à 20 % des exploitations sont à sec et on risque d’avoir plus de 50 % d’entre elles à l’arrêt si cela dure en ce début de semaine ».

VIDÉO - Conso : comment économiser l'essence à la pompe ?