Pécresse coupe les subventions de Sciences Po : le RN applaudit, Belloubet et Retailleau tempèrent

Alors que la présidente de la région Île-de-France annonce sanctionner l’école, le gouvernement (par les voix de Belloubet et Retailleau) essaie de calmer le jeu.

Le RN applaudit la décision de Pécresse  (ici en mars 2023) sur Sciences Po, pas Belloubet
LUDOVIC MARIN / AFP Le RN applaudit la décision de Pécresse (ici en mars 2023) sur Sciences Po, pas Belloubet

POLITIQUE - Faculté de débats. Depuis que Valérie Pécresse a annoncé « suspendre » les financements de la région Île-de-France à destination de Sciences Po, théâtre d’une mobilisation pro-Gaza sous tension, l’ancienne candidate LR à la présidentielle s’attire les compliments de l’extrême droite et la réprobation du gouvernement.

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Outre les Républicains, plusieurs élus du Rassemblement national montent effectivement au créneau pour défendre cette décision. « Cela permet de faire pression et ça oblige la direction de Sciences Po à se bouger », a ainsi commenté le vice-président (RN) de l’Assemblée nationale Sébastien Chenu ce mardi 30 avril au matin sur Cnews.

  

Avant lui, le porte-parole du parti d’extrême droite Julien Odoul estimait que « bien évidemment » l’État doit cesser de subventionner la prestigieuse école. « Comment peut-on accepter que l’argent public soit consacré à des causes aussi nauséabondes que l’éradication de l’État d’Israël », a ainsi plaidé l’élu de l’Yonne sur franceinfo, caricaturant au passage la mobilisation des étudiants pour un cessez-le-feu à Gaza.

À l’inverse, le gouvernement - et le camp présidentiel - apparaît gêné aux entournures. Invitée de la matinale de France 2, la ministre chargée de l’Enseignement supérieur a martelé que « l’état ne coupera pas la subvention à Sciences Po à court terme. »

Si elle laisse à Valérie Pécresse « la responsabilité de ses décisions » sur l’enveloppe que la région alloue à l’établissement du quartier Saint-Germain, Sylvie Retailleau a également tenu à apporter son soutien à la direction de l’école, brocardée par la droite et son extrême depuis plusieurs jours.

Plus réservée encore sur la tournure des événements, sa collègue de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, a quant à elle appelé sur France inter à « ne pas surréagir immédiatement » à ces mobilisations sous tension. « La direction l’a dit, c’est regrettable pour l’institution. Je pense qu’il est nécessaire de laisser les événements et la direction agir comme elle l’a proposée dans la semaine qui vient et ensuite les mesures pourront être prises », a ainsi plaidé Nicole Belloubet.

Lundi, Valérie Pécresse a pour sa part dénoncé une « minorité de radicalisés appelant à la haine antisémite, et instrumentalisés par la LFI », au terme d’une journée de blocage et de mobilisation, émaillée de tensions à Sciences Po Paris.

Le soutien régional à la prestigieuse école comprend un million d’euros « prévu pour 2024 dans le cadre du CPER (contrat de plan État-région) », selon son entourage. D’autres « crédits de fonctionnement », destinés notamment à la mobilité internationale, prévus « pour le printemps et la rentrée » sont eux aussi suspendus. En réponse, nombreux élus de gauche ont pointé les contradictions de la présidente de région laquelle a refusé de toucher aux subventions du lycée privé Stanislas malgré les nombreuses polémiques.

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