Outrage à la cour et presse à scandale au menu du procès de Trump à New York

La sixième journée – la deuxième si l’on ne compte pas la longue sélection des jurés – du procès au pénal de Donald Trump, le mardi 23 avril, “a commencé par un vif affrontement” entre le juge Juan Merchan et l’avocat principal de M. Trump au sujet de son obligation de silence ; elle s’est “terminée par une plongée très documentée” sur une pratique des tabloïds connue sous le nom de “catch and kill”, résume The New York Times.

Les procureurs ont débuté la journée en accusant l’ancien président d’avoir “délibérément et de manière flagrante” violé son obligation de silence (gag order) lui interdisant d’attaquer les jurés et les témoins. Les multiples infractions à cette injonction (une dizaine), que ce soit “dans les commentaires faits en dehors de la salle d’audience ou en ligne”, précise le quotidien new-yorkais, constituent selon les procureurs un outrage au tribunal.

Ce à quoi le principal avocat de Trump, Todd Blanche, a rétorqué que son client ne faisait que se “défendre contre des attaques politiques”. L’argument n’a manifestement pas convaincu le juge Merchan qui a vigoureusement réprimandé l’avocat en déclarant : “Vous perdez toute crédibilité auprès de la cour.” Il s’agit d’un “désastre pour la défense”, analyse la journaliste de la chaîne CNN suivant le procès, qui savait que “cela n’allait pas bien se passer d’un point de vue légal”, mais constate que ce fut “encore pire” que ce à quoi elle s’attendait. Un procureur a demandé au juge, qui n’a pas encore statué, d’infliger à Trump une amende de 1 000 dollars pour chaque violation, tout en lui signifiant clairement que “l’incarcération est une option”.

“Les yeux et les oreilles” de Trump

Après ces quatre-vingt-dix minutes liminaires, David Pecker, allié de longue date de l’ex-président et ancien éditeur du National Enquirer, est venu témoigner à la barre. Il a raconté au tribunal que, lors d’une réunion à la Trump Tower à New York, en 2015, le magnat qui venait de se déclarer candidat et son avocat d’alors, Michael Cohen, lui “ont demandé ce qu’[il] pouvait faire – et ce que [ses] magazines pouvaient faire – afin d’aider la campagne”. Sa proposition : publier “des articles positifs sur Trump” et “des articles négatifs sur ses opposants”.

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