"Un outil à la disposition du gouvernement": Borne n'exclut pas le retour au 49.3 pour la réforme des retraites

Elisabeth Borne - BFMTV
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En pleine hésitation de l'exécutif sur la façon de présenter au Parlement la réforme des retraites, Élisabeth Borne veille à se présenter comme ouverte à la discussion. Elle prévient cependant qu'elle n'hésitera pas à s'emparer du 49.3 si les députés s'opposaient à l'allongement de l'âge de départ à la retraite.

"Ma méthode, c'est le dialogue, la recherche de compromis. En même temps, je crois que les Français ne comprendraient pas qu'on soit bloqué. C'est vrai sur le budget, c'est vrai sur des réformes importantes. C'est donc un outil qui est à disposition du gouvernement si l'on constate une situation de blocage", assure la Première ministre sur BFMTV-RMC ce lundi matin.

Cet article de la Constitution permet de suspendre l'examen d'un texte et de l'adopter; moyennant l'engagement de la responsabilité du gouvernement. En cas de risque d'un vote contre majoritaire, cela "laisserait peu d'autres choix que son utilisation", a d'ailleurs averti début septembre le ministre des Comptes publics Gabriel Attal.

"Il faut être plusieurs pour dialoguer"

Deux visions de la réforme s'affrontent au sein de l'exécutif. L'Élysée plaide pour une adoption rapide dans le budget de la sécurité sociale via un amendement. En l'absence de majorité absolue pour le gouvernement, le recours au 49.3 semble très probable.

D'autres, appellent à un projet de loi dédié au début de l'année prochaine, permettant une plus large concertation des partenaires sociaux. Ce choix permettra également de coller avec la "nouvelle méthode démocratique" que cherche à promouvoir le gouvernement.

"Il faut être plusieurs pour dialoguer. C'est d'abord ça qu'on apprécie. On a besoin d'avoir des partenaires au niveau syndical et patronal, au niveau des groupes parlementaires qui sont prêt au dialogue, à la recherche de compromis. Je vous le dis, c'est la voie que je privilégie", explique encore Élisabeth Borne.

Une décision cette semaine

La Première ministre a reçu la semaine dernière les groupes parlementaires à Matignon. Si la gauche et le RN s'opposent à la réforme sur le fond, François Bayrou, l'un des alliés du président, appelle le gouvernement à éviter "le passage en force". "On n'est pas aux pièces", a encore ajouté le centriste ce week-end.

La décision de l'exécutif devrait être prise cette semaine lors d'une réunion autour du président, la locataire de Matignon et de plusieurs ministres.

Article original publié sur BFMTV.com