“Outcasts from the 853”, paroles d’exil en cantonais

Elles se connaissent depuis toutes petites. Fathima “Paji” Mohamed et Iasmin Lumibao ont grandi à Macao avant de partir étudier à l’autre bout du monde, où elles ont fini par se retrouver.

Derrière le pseudonyme “Outcasts from the 853” (“les exilées du 853”), raconte le quotidien de Hong Kong South China Morning Post (SCMP), “elles partagent des petites pastilles humoristiques sur Instagram et animent ensemble un podcast sur le cantonais et leur enfance ballottée entre différentes cultures”.

853 est l’indicatif téléphonique de la région administrative spéciale du sud de la Chine, où les deux jeunes femmes ont grandi.

“Au-delà de l’aspect humoristique, poursuit le SCMP, leurs contenus permettent de découvrir la richesse de leur métissage culturel.”

Détail de la page Instagram d’Outcasts from the 853.. INSTAGRAM @outcastsfromthe853
Détail de la page Instagram d’Outcasts from the 853.. INSTAGRAM @outcastsfromthe853

“Paji (d’origines philippine et sri-lankaise) et Iasmin (mi-philippine, mi-brésilienne) sont amies depuis la maternelle”, reprend le South China Morning Post.

À l’école, elles ont appris le cantonais, une langue parlée dans le sud-est de la Chine. Arrivées à la fin du lycée, elles ont vu leurs chemins se séparer, poursuivant leurs études dans des universités différentes de Macao.

Iasmin Lumibao, grimée dans une vidéo sur le flirt. . INSTAGRAM @outcastsfromthe853
Iasmin Lumibao, grimée dans une vidéo sur le flirt. . INSTAGRAM @outcastsfromthe853

Le hasard les a fait se retrouver plus tard, aux États-Unis. Chacune était tombée amoureuse d’un Américain : Fathima s’était rendue en Floride, Iasmin à New York. Les retrouvailles ont eu lieu en 2021. Elles résident toujours là-bas, d’où elles mènent leur activité de vidéastes et podcasteuses.

“En arrivant aux États-Unis, nous avions toutes les deux le mal du pays. Lorsque nous nous sommes retrouvées, c’était comme de revenir à la maison. Parce que nous sommes des amies d’enfance, parce que nous pouvions parler de Macao. Nous n’avions personne [d’autre] à qui parler de ce qui nous manquait.”

Fathima dans le “South China Morning Post”

De là vient leur idée de partager leur expérience, cette navigation entre autant de cultures (et de langues) différentes, sur les réseaux sociaux, de TikTok à Instagram en passant par YouTube et un podcast.

Parmi les thèmes abordés, elles discutent “de proverbes et expressions en cantonais, du racisme aux États-Unis par rapport à d’autres pays, de santé mentale concernant les Asiatiques”. Et n’hésitent pas à enseigner les meilleurs calembours et gros mots dans diverses langues.

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