#Ouiaumasque : ils veulent garder le masque même après la fin de l'obligation

Photo d'illustration (Photo DENIS CHARLET / AFP)

L'obligation du port du masque pourrait être levée dans les lieux clos dès la mi-mars. Certains continueront malgré tout de le porter.

La fin de l'obligation du port du masque en intérieur lorsqu'il y aura entre 1 000 et 2 000 patients en réanimation, contre plus de 3 000 aujourd'hui. C'est la condition évoquée par Olivier Véran en déplacement à Nice et rapportée par France Bleu ce jeudi pour lever cette obligation, y compris dans les transports, les entreprises, ou encore les écoles, évoquant la veille l'horizon de la mi-mars.

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Si l'obligation est levée dans ces lieux, certains Français expliquent, avec le #Ouiaumasque, qu'ils continueront de le porter dans ces lieux clos. Protéger les autres, c'est l'un des arguments les plus évoqués.

"Entre sauver des vies et un léger inconfort, le choix est vite fait"

"Je ne peux pas comprendre qu'on accepte de sacrifier les plus fragiles pour refuser de porter un simple bout de tissu sur le visage. Oui, c'est pénible de porter le masque, mais ça sauve des vies. Et entre la vie des gens et un léger inconfort pour les autres, le choix est vite fait", explique Léo, 22 ans, qui continuera à porter un masque dans les lieux clos à la fin de l'obligation.

Pour lui, "on vit dans une société, ce qui veut dire que l'on vit ensemble, ce qui veut dire protéger les plus faibles", poursuit-il, expliquant avoir des personnes à risque de forme grave mais vaccinées dans son entourage.

La possible levée de l'obligation du masque inquiète

Comme lui, des dizaines d'internautes ont partagé leur incompréhension face à cette décision, et annoncé qu'ils continueront à porter le masque dans les lieux clos après la levée de l'obligation, sous le mot-dièse #OuiauMasque, ou #JeGarderaiMonMasque.

Vincent, kinésithérapeute de 36 ans, fait aussi le choix de continuer à porter le masque après l'obligation. "J'exerce en hôpital, auprès de personnes fragiles, âgées ou immunodéprimées, et je n'ai pas envie d'être vecteur de la maladie. La levée de l'obligation m'inquiète, car aujourd'hui je ne suis déjà pas serein dans une rame bondée avec un FFP2. Alors une fois que l'obligation sera levée et que peu de personnes garderont le masque...", s'inquiète le professionnel de santé qui gardera son masque dans tous les lieux clos, et le remet entre les plats et pour se déplacer au restaurant.

"L'impression qu'on est écartés de la vie, qu'on va être enterrés et oubliés là"

Des personnes immunodéprimées se sentent un peu oubliées, avec la possible levée de l'obligation du port du masque. "Je ne fais pas de repas en intérieur avec quelqu'un d'autre que mon fils, qui met des masques FFP2 à l'école pour me protéger. J'évite les horaires d'affluence dans les lieux clos, alors que je porte un FFP2, et que les gens sont masqués. Si l'obligation de port du masque est levée, nous les personnes immunodéprimées allons encore plus être exposées au virus à chaque contact, à chaque sortie. Parfois on a l'impression qu'on est écartés de la vie, qu'on va être enterrés et oubliés là", nous explique Anne*, la cinquantaine, qui est en télétravail depuis le début de la pandémie.

Environ 300 000 sont considérées comme immunodéprimées et donc à risque de forme grave du Covid en France : ils sont greffés, dialysés, transplantés, atteints de certains cancers ou prenant des traitements qui affaiblissent leur système immunitaire.

Le conseil scientifique appelle à une "protection solidaire"

"En raison de leurs traitements ou de leur maladie sous-jacente, la vaccination, même complète avec une 3ème dose, est peu ou pas efficace chez ces patients. Les personnes immunodéprimées représentent actuellement 15% à 30% des malades hospitalisés pour Covid-19 en soins critiques en fonction des établissements, ce qui est une surreprésentation majeure, avec un pourcentage de décès qui demeure élevé compte tenu de leur âge", écrivait le Conseil scientifique dans un avis du 19 janvier dernier.

Parmi les recommandations du Conseil, "inciter à une démarche de protection solidaire en sa direction, par le recours à la vaccination en population générale et le strict respect des gestes barrières de l’entourage", qui invite à "créer une bulle de compréhension, d’empathie, de solidarité et de protection autour de cette population d’invisibles". Une bulle de protection qui risque d'éclater dès la levée de l'obligation du port du masque dans les lieux clos.

VIDÉO - Olivier Véran évoque la possible fin du masque en intérieur "à la mi-mars", même dans les transports