Oudéa-Castéra scandalise profs et syndicats après ses propos sur l’école publique et l’enseignement privé

La ministre de l’Éducation nationale et des Sports a expliqué en avoir eu « marre » de voir « un paquet d’heures non remplacées » quand ses enfants étaient à l’école publique.

Un premier déplacement en tant que ministre de l’Éducation qui fait grand bruit. Fraîchement nommée, Amélie Oudéa-Castéra a déjà provoqué l’ire des syndicats d’enseignants et des professeurs après avoir (maladroitement) justifié son choix de scolariser ses enfants dans un établissement privé parisien, lors d’un déplacement dans un collège des Yvelines.

Oudéa-Castéra, dont les enfants sont à l’école dans le privé, se justifie : « On en a eu marre »

« Mon fils aîné, Vincent, a commencé à l’école publique (élémentaire) à Littré (VIe arrondissement de Paris) », a-t-elle expliqué, avant d’évoquer sa « frustration » au vu « des paquets d’heures qui n’étaient pas sérieusement remplacées ». Et de préciser qu’elle avait ensuite scolarisé ses enfants au collège-lycée Stanislas. Cet établissement privé catholique a fait l’objet d’une enquête de Médiapart pointant « l’univers sexiste, homophobe et autoritaire du collège ».

« L’abandon de l’école publique par nos dirigeants »

Les syndicats enseignants ont vivement réagi, à l’instar de Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, qui a commenté sur X (ex-Twitter) : « Des propos lunaires et provocateurs, contre le service public d’éducation et ses personnels »

« L’enseignement privé est responsable du manque de mixité sociale, des inégalités scolaires et sociales et de la 'baisse du niveau’ », a, quant à lui, estimé le syndicat Sud éducation, dans le thread ci-dessous.

La CGT Educ’action a fustigé une « lamentable et indigne prise de parole de la nouvelle ministre ». Pour Jean-Rémi Girard, président du Snalc (collèges et lycées), c’est « une histoire intéressante par ce qu’elle dit sur l’abandon de l’école publique par nos dirigeants ».

Et le FSU-SNUiPP, jugeant les propos « hallucinants »a fait part de quelques propositions à la nouvelle ministre.

Des profs « sciés »

Des professeurs ont, eux aussi, exprimé leur courroux après la sortie de la ministre de l’Éducation et des Sports. « Jeter l’opprobre une nouvelle fois sur les profs, crier à la TV qu’on est trop absents, c’était LA chose à faire pour ’régénérer le métier d’enseignant’ », dénonce ironiquement un enseignant sur X. Un professeur de maths souligne sur le même réseau social le « culot » de la ministre.

« Je suis scié. Je crois qu’elle aurait mieux fait de ne pas répondre », se désespère un enseignant d’histoire-géographie. Tandis qu’une professeure d’économie en région parisienne s’agace : « La ministre de l’Éducation en a marre des dysfonctionnements de l’école publique et trouve que l’école Littré (...) n’est pas assez bien pour ses gosses. Quelqu’un pour lui parler vite fait de l’état des écoles du 93 ? »

Outre le corps enseignant, la sortie d’Amélie Oudéa-Castéra a fait bondir l’opposition, à l’image du patron du Parti socialiste, Olivier Faure. Il a jugé sur X « hallucinants » les propos de la ministre en les parodiant : « l’école publique dont je suis désormais la ministre n’était pas assez bien pour mes enfants alors je les ai scolarisés dans un lycée privé dont les valeurs sont, selon les enquêtes qui y ont été réalisées, loin des valeurs républicaines ».

Le député LFI Rodrigo Arenas a demandé de son côté une enquête au rectorat de Paris pour « vérifier les propos dénigrants de la ministre ».

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