Oudéa-Castéra à l'Éducation nationale et aux Sports: le monde enseignant déplore une ministre "à mi-temps"

Les syndicats d'enseignants ont réagi assez vivement ce jeudi 11 janvier en apprenant que la ministre des Sports héritait du ministère de l'Éducation nationale. Ils reprochent au gouvernement de faire passer l'éducation "au second plan".

Les noms des ministres du gouvernement de Gabriel Attal sont tombés au compte-goutte ce jeudi 11 janvier. Si la nomination de Rachida Dati à la Culture a été une première surprise, celle de la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques de France Amélie Oudéa-Castera au ministère de l'Éducation en a été une autre pour le monde enseignant.

Rentrée au gouvernement en mai 2022, elle va en effet gérer les deux portefeuilles simultanément. De quoi étonner à quelques mois des JO de Paris 2024 et alors que Gabriel Attal, ancien ministre de l'Éducation nationale comptait faire de l'école une de ses priorités.

"On va avoir une ministre à mi-temps", réagit Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU sur Franceinfo.

Elle se dit "très en colère de voir comment est traitée l'Éducation nationale", qui traverse "une crise sans précédent".

"Est-ce que l’Éducation nationale va être coincée entre le lancer de marteau et le beach-volley?", ironise-t-elle avant d'ajouter, "on parle de l'avenir de la jeunesse de notre pays, c'est très important".

"Autant dire que le ministre restera Gabriel Attal"

Pour les syndicats, le constat est clair: le réel ministre de l'Éducation nationale reste le Premier ministre Gabriel Attal.

"Autant dire que le ministre restera G Attal. Ça relève franchement du mépris pour les enseignants", écrit Guislaine David, co secrétaire générale et porte parole du SNUipp-FSU sur X (ex-Twitter) qui estime que "ce n'est pas un bon signal pour l'éducation".

"L'Éducation va passer au second plan", déplore-t-elle

"Plus que jamais le centre de gravité de l'Éducation nationale n'est plus rue de Grenelle", abonde Élisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE Unsa.

"Là où on sera exigeants envers notre Premier ministre, c'est que Gabriel Attal laisse toute sa place à Amélie Oudéa-Castéra et que ça ne soit pas juste un ministère sous tutelle où elle gère le sport et lui l'éducation", a-t-elle prévenu.

Pour Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT, il faut "attendre de voir". "Mais le signal renvoyé avec une ministre des Sports et des JO à laquelle on ajoute l'Éducation nationale est tellement à l'opposé de l'affirmation d'une priorité absolue à l'éducation que ça ne fait pas sens".

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Remaniement: l'annonce du gouvernement de Gabriel Attal