Oubliée au parloir, une femme enceinte de huit mois et demi passe la nuit en prison

Oubliée par les surveillants, la femme enceinte a passé la nuit au parloir (illustration) (Photo : THIERRY ZOCCOLAN/AFP via Getty Images)

Alors qu’elle était venue rendre visite à son conjoint incarcéré au centre pénitentiaire de Liancourt (Oise), une femme âgée de 43 ans a vécu une mésaventure particulièrement pénible.

Une nuit de cauchemar. Difficile de qualifier autrement la mésaventure vécue il y a quelques jours par une femme de 43 ans enceinte de huit mois et demi au centre pénitentiaire de Liancourt (Oise). Venue rendre visite à son compagnon, détenu au sein de l’établissement, elle s’est en effet retrouvée coincée au parloir pendant de longues heures.

“Ma mère a frappé, hurlé, personne n'est jamais venu la chercher”

Comme l’explique Le Parisien, le protocole veut que les visiteurs restent à l’intérieur du parloir pendant quelques minutes à l’issue des visites, le temps de procéder à une fouille du détenu concerné. Ce dimanche 5 juillet, la quadragénaire a donc patiemment attendu qu’un surveillant vienne la chercher après avoir fini de s’entretenir avec son conjoint, en vain.

“Ma mère a frappé, hurlé, personne n'est jamais venu la chercher, explique la fille de la malheureuse, citée par le quotidien francilien. Elle a eu très froid car la climatisation fonctionnait et elle a dû se retenir d'uriner. Heureusement, cela n'a pas déclenché l'accouchement.”

Le calvaire a duré près de 14 heures

Ayant laissé ses effets personnels, dont son téléphone portable, au vestiaire, la compagne du détenu n’a pu prévenir personne. Ses proches se sont tout de même inquiétés de ne pas avoir de nouvelles et ont contacté la prison vers 1h du matin. Une surveillante leur a alors assuré que la dame en question avait quitté la prison vers 17h, heure à laquelle le conjoint incarcéré avait regagné sa cellule.

“En fait, elle n'a rien vérifié, affirme la fille de la quadragénaire. Il suffisait pourtant qu'elle regarde le casier de ma mère pour se rendre compte que celui-ci était encore fermé et donc qu'elle n'était jamais partie.” Il faudra finalement attendre 9h le lendemain matin pour qu’une employée du centre pénitentiaire, “alertée par des coups donnés sur la porte du parloir”, délivre enfin la malheureuse.

“Il y aurait pu avoir des conséquences graves”

Raccompagnée chez elle, la mère de famille se remet depuis de ses émotions, non sans mal. “Elle est encore sous le choc, précise sa fille. Elle est allée voir le médecin, son état de santé est bon mais il y aurait pu avoir des conséquences graves alors qu'elle est sur le point d'accoucher.”

Contactée par Le Parisien, l'administration pénitentiaire a affirmé qu’une enquête allait être ouverte suite à ces “manquements graves” et à ce “dysfonctionnement” majeur. De son côté, la famille de la quadragénaire envisage de porter plainte.