Otages français, rôle du Qatar: ce qu'il faut retenir de l'interview de Sébastien Lecornu sur BFMTV

"Dans ma vie d'homme, je n'ai jamais fait quelque chose d'aussi difficile". Sébastien Lecornu, de retour du Proche-Orient où il a pu notamment échanger avec des familles de disparus et otages français à Tel-Aviv, est revenu sur ce déplacement sur BFMTV. Le tout dans un contexte où un accord sur les otages détenus à Gaza est proche d'être conclu d'après Joe Biden et Benjamin Netanyahu.

"Il y a des raisons d'espérer" un accord sur les otages

Le ministre a confirmé le dernier bilan du côté des ressortissants français, à savoir 8 personnes disparues ou otages du Hamas depuis le 7 octobre dernier, sujet qui reste la "priorité absolue" du gouvernement. Alors que le Hamas a annoncé ce mardi 21 novembre s'approcher "de la conclusion d'un accord de trêve" et que les autorités israéliennes assurent faire des progrès, Sébastien Lecornu se veut très précautionneux.

"Je vous confirme qu'il y a beaucoup d'espérance [...] de voir aboutir cette libération d'otages, néanmoins j'invite à la prudence", a aussitôt tempéré le ministre sur notre antenne.

"Il y a vraiment des raisons d'espérer", a encore ajouté Sébastien Lecornu, tout en rappelant qu'"il y a déjà eu des espoirs déçus" depuis le début de la guerre.

Le Qatar, un "acteur central" de ce possible accord

Sébastien Lecornu confirme que le Qatar est un "acteur central" dans la possible conclusion de cet accord sur les otages. Doha a indiqué mardi que les discussions autour de cet accord sont en "phase finale".

"Le Qatar est un intermédiaire et établit la discussion" entre les autorités israéliennes et le Hamas, a précisé le ministre, "lui-même discute avec les Américains et avec nous-mêmes".

"Il restera des personnes détenues par le Hamas"

Selon les derniers chiffres communiqués par les autorités israéliennes, 240 personnes sont toujours détenues par le Hamas. Sébastien Lecornu, interrogé sur un nombre éventuel d'otages français libérés en cas de potentiel accord conclu avec le Hamas, dit disposer de chiffres, "mais je les garde pour moi, je ne veux pas en dire plus".

"Les négociations se font aussi parfois dans un cadre qui est un peu flou", a reconnu le ministre sur BFMTV, "même s'il y a des libérations d'otages, ce ne sera pas les 240 otages, [...] il restera des personnes détenues par le Hamas".

Reconnaissant une "impatience française", Sébastien Lecornu assure une nouvelle fois qu'"on n'abandonne jamais les nôtres".

Il fustige les positions "anti-françaises" de LFI

Sébastien Lecornu a de nouveau défendu une "position équilibrée" de la France au Proche-Orient, évoquant à la fois les attaques terroristes du 7 octobre dernier mais aussi les frappes qui visent des civils à Gaza.

"Quand le président dit 'je les condamne', on est dans l'équilibre de la France", a assuré le ministre.

Le ministre a également dénoncé la "fuite en avant" de La France insoumise qui a récemment critiqué le déploiement du porte-hélicoptères Tonnerre au large de la bande de Gaza au regard de ses relatives capacités hospitalières.

"On n'a jamais dit que c'était un bateau-hôpital, ce sont nos détracteurs qui l'ont labellisé comme tel", a déclaré Sébastien Lecornu, "nous avons trop de personnes dans la vie politique française qui font le recel de chaque mauvaise information voire de mensonges".

"Cette fuite en avant de la France insoumise est visible à l'international, tout cela nous fait du tort. Quand j'ai parlé de honte je le pense à dessein. [...] Lorsque les positions sont à ce point anti-françaises et contre la position d'équilibre, cela brouille aussi le message", a encore ajouté le ministre des Armées.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Le ministre français des Armées en Israël dans le cadre d'une tournée au Proche et Moyen-Orient