Oskar Lafontaine (Allemagne) l’inspirateur de mélenchon

Il a précédé Jean-Luc Mélenchon. L’Allemand Oskar Lafontaine, ancien ministre de Gerhard Schröder, a quitté le SPD lorsque le chancelier social-démocrate a engagé de profondes réformes libérales outre-Rhin. En 2008, Mélenchon suit le même chemin hors du PS et prend exemple sur Die Linke, le parti cofondé par Lafontaine avec d’anciens sociaux-démocrates, des petites formations d’extrême gauche implantées dans l’ouest du pays et d’anciens communistes installés en ex-Allemagne de l’Est. Mélenchon imagine alors calquer le modèle Die Linke pour le Front de gauche, en vue d’en faire un parti unifié. Refus des communistes. Un mal pour un bien ? Aujourd’hui, le Front de gauche vivote et le PG peut plus facilement tenter son changement d’alliance avec les écologistes.

Samedi, Lafontaine sera à La Courneuve aux côtés de Varoufákis et de Mélenchon pour porter «le plan B». Le Sarrois devrait y rappeler sa position portée lors du congrès de Die Linke à Dresde en 2013 : la fin de l’euro. Une ligne restée minoritaire dans son parti et combattue par l’autre homme fort de la formation allemande, Gregor Gysi. «Ils ont estimé, eux aussi, que sortir de l’euro n’était pas une bonne chose pour les pays européens, en particulier ceux du Sud», fait valoir Anne Sabourin au PCF. Pour elle, l’enjeu n’est pas de se préparer à sortir de l’euro, mais «comment être capable de ne plus laisser seul, face à ses créanciers, la Grèce dans les négociations».

Au PG, on veut, avec Lafontaine comme avec Varoufákis, enrôler des personnalités européennes pour crédibiliser ses positions sur la monnaie unique. Et démontrer, en renouant avec Lafontaine et en le poussant médiatiquement en France, que ce n’est pas être «germanophobe» que de critiquer le voisin allemand. Dans son dernier livre (le Hareng de Bismarck), Mélenchon flirte pourtant avec l’antigermanisme primaire.

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