Oscars 2024 : un triomphe “mérité” pour “Oppenheimer”, de Christopher Nolan

La 96e cérémonie des Oscars, si elle s’est conclue sans grande surprise au palmarès, avait toutefois un immanquable “accent britannique”, relève Peter Bradshaw, le critique cinéma du Guardian.

Comme escompté, l’homme de la soirée a été Christopher Nolan, cinéaste natif de Londres. Son film Oppenheimer a raflé sept statuettes au total, sur les 23 qui étaient décernées : meilleur film, meilleure réalisation, meilleur acteur (Cillian Murphy), meilleur second rôle masculin (Robert Downey Jr.), meilleur montage, meilleure photographie et meilleure musique originale.

Énergie nucléaire contre “Ken-ergie”

Pour The Independent, ce triomphe est tout à fait “mérité”. En brossant le portrait du père de la bombe atomique, Christopher Nolan a, selon le journaliste Louis Chilton, montré qu’ambition artistique pouvait encore aller de pair avec succès populaire. Alors que, avec la guerre en Ukraine en toile de fond, Vladimir Poutine use fréquemment de la menace nucléaire, le cinéaste a en outre réussi à contribuer au débat public sur l’arme et la dissuasion atomiques.

Oppenheimer est un chef-d’œuvre […]. Mais c’est aussi un film qui a quelque chose de grand et de pertinent à dire – et, point sans doute encore plus important, qui a réussi à se faire entendre du public.”

D’autres quotidiens britanniques sont un peu plus mesurés. Dans The Times, le critique de cinéma Kevin Maher considère qu’Oppenheimer “n’est pas le meilleur film de Christopher Nolan (c’est Interstellar). Ni même son deuxième meilleur film (Memento). C’est inutilement alambiqué, trop long, et esthétiquement sans intérêt.” Mais il rejoint Louis Chilton sur le constat que le film est important car, après les vagues de confinement, il marquerait “la renaissance du cinéma en tant qu’expérience sur grand écran”, à la fois capable de “s’adresser aux adultes et de parler de sujets sérieux” et d’attirer en salle un public de plus en plus tenté par l’offre des plateformes de streaming.

“Le sacre d’Oppenheimer est tout à fait justifié”, acquiesce Tim Robey, critique cinéma au Daily Telegraph. “Mais heureusement que Barbie était là pour égayer la soirée”, ajoute-t-il illico. En costume rose pailleté, Ryan Gosling, nommé malchanceux pour l’Oscar du meilleur second rôle masculin, est monté sur scène pour interpréter I’m Just Ken, chanson phare du Barbie de Greta Gerwig. Sa prestation était si savoureuse que le quotidien britannique s’interroge :

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :