Oscars 2024 : une « Salle des profs » du fin fond de l’Allemagne déboule à Hollywood

Ilker Çatak a réalisé La Salle des profs, qui va représenter l'Allemagne dans la catégorie du meilleur film étranger, dimanche, à la cérémonie des Oscars.  - Credit:Rob Latour/Shutterstock/SIPA / SIPA / Rob Latour//SIPA
Ilker Çatak a réalisé La Salle des profs, qui va représenter l'Allemagne dans la catégorie du meilleur film étranger, dimanche, à la cérémonie des Oscars. - Credit:Rob Latour/Shutterstock/SIPA / SIPA / Rob Latour//SIPA

Comment l'anodine salle des profs d'un obscur collège du fin fond de la province allemande réussit-elle à se frayer un chemin jusqu'à Hollywood ? La question est sur toutes les lèvres depuis que le film Das Lehrerzimmer (La Salle des profs) du réalisateur germano-turc Ilker Çatak a été nommé aux Oscars pour représenter l'Allemagne dans la catégorie « meilleur film étranger ». « Si l'on connaissait la formule magique qui fait le succès des films… » répondent perplexes les producteurs allemands quand on leur demande d'expliquer le « phénomène Salle des profs ».

Au-delà de la qualité de ce film unanimement loué par la critique en Allemagne, c'est l'universalité de son sujet qui convainc. Ce drame se joue entre les baies vitrées et les couloirs labyrinthiques d'un collège à l'architecture moderniste façon années 1970 qui pourrait se trouver en France comme aux États-Unis. En tentant d'élucider une série de vols commis dans l'établissement, Carla Nowak, jeune prof de maths et de sport idéaliste, se retrouve prise dans un inextricable conflit moral. L'école devient le miroir de la société tout entière et pose des questions éternelles : comment concilier idéalisme et réalité. Comment les meilleures intentions peuvent avoir des conséquences désastreuses. Comment éviter que le racisme, le mobbing (une relation conflictuelle sur le lieu de travail, aussi bien entre collègues qu'entre supérieurs et subordonnés), la violence et la discrimination viennent empoisonner le [...] Lire la suite