Oscars 2023 : Everything Everywhere All at Once Meilleur Film, 5 prix pour Netflix

AlloCine All News

12 mars 2023 à 11:49 PM

A Hollywood, rien de nouveau ? Oh que si ! Alors que les trophées suprêmes de cette 95ème cérémonie des Oscars semblaient promis à Steven Spielberg et The Fabelmans, depuis le triomphe du réalisateur au Festival de Toronto avec son film le plus personnel, c’est une histoire de multivers qui a créé la surprise : Everything Everywhere All at Once, large vainqueur avec sept récompenses (sur onze possibles). Dont celles du Meilleur Film, de la Meilleure Réalisation, de la Meilleure Actrice (Michelle Yeoh) ou encore des Meilleurs Seconds Rôles Féminin et Masculin, remis à Jamie Lee Curtis et un Ke Huy Quan en larmes.

"Maman, je viens de gagner un Oscar !"

L'émotion de Ke Huy Quan, sacré meilleur acteur dans un second rôle pour Everything Everywhere All At Once. pic.twitter.com/mTxsbxpRro
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Mais peut-on vraiment parler de surprise ? Oui et non. Il y a six mois encore, cette possibilité paraissait aussi farfelue que l’opus réalisé par Daniel Scheinert et Daniel Kwan. Même lorsque leur film était le plus cité au moment de l’annonce des nominations aux Oscars.

Et puis la bascule a eu lieu en quelques semaines, spoilée par les PGA, DGA, SAG et autres WGA, remis par les syndicats de producteurs, réalisateurs, interprètes et scénaristes. Des indicateurs fiables qui les ont vus réaliser un Grand Chelem époustouflant, qui s’est achevé ce dimanche 12 mars. Un an et un jour après la toute première projection de leur bébé au festival SXSW, le 11 mars 2022.

En l’espace de 366 jours, Everything Everywhere All at Once a su réunir le public (106,7 millions de dollars de recettes dans le monde pour un budget oscillant entre 14 et 25), la critique et les votants de l’Académie, sensibles à la campagne menée par le studio A24, qui s’offre son deuxième Oscar du Meilleur Film après Moonlight.

Au nez et à la barbe de Steven Spielberg, malgré le symbole qu’aurait représenté un prix pour The Fabelmans, aboutissement de la carrière du papa d’E.T., seul cinéaste à avoir été nommé sur six décennies différentes.

NETFLIX, SI PRES SI LOIN

Au final, le seul concurrent d’Everything Everywhere All at Once avait lui aussi un titre long : A l’Ouest, rien de nouveau. Film de guerre allemand adapté du roman homonyme d’Erich Maria Remarque, il a un temps cru pouvoir offrir à Netflix son premier trophée suprême. Ce ne sera pas pour cette fois, malgré ses quatre récompenses (dont celui du Meilleur Film en Langue Étrangère) qui font de lui le second grand vainqueur d’un palmarès aux accents politiques.

Car la victoire d’Everything Everywhere All at Once, ça n’est pas que celle des geeks salués par Jamie Lee Curtis. C’est aussi celle de la jeunesse et de la diversité. D’une envie de bousculer Hollywood comme Steven Spielberg, grand fan du long métrage, l’avait fait à ses débuts.

Les quatre trophées d’A l’Ouest, rien de nouveau font quant à eux écho à l’actualité et cette guerre en Ukraine qui dure depuis plus d’un an, tout comme l’Oscar du Meilleur Scénario remis à Women Talking de Sarah Polley, surla parole des femmes et la condition féminine.

C’est l’Histoire qui est en train d’être écrite

Dans le même ordre d’idée, le prix du Meilleur Acteur décerné à Brendan Fraser pour The Whale peut aussi renvoyer à #MeToo, dont le comédien avait été l’une des voix les plus marquantes, expliquant alors les raisons de son passage à vide il y a quelques années.

De retour sur le devant de la scène, il est aujourd’hui au cœur de l’une de ces belles histoires qui font le sel des Oscars. Un come back retentissant dont Mickey Rourke, également devant la caméra de Darren Aronofsky, avait été privé in extremis par Sean Penn et Harvey Milk en 2009.

"C'est donc ça le multiverse ?"

L'émotion de Brendan Fraser, sacré meilleur acteur aux #Oscars. pic.twitter.com/sZuLid4FZI
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Cette année-là, le premier Avatar sortait au cinéma, avant de s'adjuger trois Oscars. Soient deux de plus que sa suite, qui échappe au zéro pointé grâce à celui des Meilleurs Effets Spéciaux qui ne pouvait décemment pas lui échapper. De la même manière que Top Gun : Maverick, après avoir sauvé les miches d’Hollywood selon Steven Spielberg, a sauvé les siennes grâce au prix du Meilleur Son. Des lots de consolation pour les deux plus gros succès de 2022, qui auront néanmoins réussi cette mission, que l’on pensait quasi-impossible, de ramener le public en salles.

"C’est l’Histoire qui est en train d’être écrite", s’est écriée Michelle Yeoh, deuxième actrice de couleur à recevoir le trophée de la Meilleure Actrice, à l’issue d’une édition où Netflix a gagné à cinq reprises, entre Pinocchio et A l’Ouest rien de nouveau, alors qu’Elvis, Les Banshees d’Inisherin et The Fabelmans sont repartis bredouilles.

Et si la comédienne avait raison ? Si les Oscars devenaient un peu moins prévisibles ? Rendez-vous dans un an avec, peut-être, un autre lauréat inattendu sur le papier.