Orban remobilise son camp, fragilisé par un scandale de pédocriminalité

Samedi 17 février, une semaine après le retrait de deux cadres féminines du pouvoir magyar provoqué par un scandale de pédocriminalité (la présidente Katalin Novak et l’ex-ministre de la Justice Judit Varga, tête de liste du parti majoritaire Fidesz aux élections européennes), le Premier ministre, Viktor Orban, prononçait son discours très attendu sur l’état de la nation au Bazar du Château, à Budapest, barricadé pour l’occasion. La veille, plusieurs dizaines de milliers de personnes manifestaient “pour les enfants et les victimes” sur la place des Héros.

“Choc cauchemardesque”

Au début de l’allocution, le dirigeant hongrois a salué la “dignité” de Novak et Varga et a prôné un “renforcement du système de protection de l’enfance”, indique la radiotélévision publique MTVA. Ensuite, Orban a applaudi les résultats économiques de l’exécutif, malgré “une année 2023 très difficile”, dénoncé un “échec” de l’UE en Ukraine, annoncé la ratification de l’entrée de la Suède dans l’Otan “au début de la session printanière du Parlement” (le 26 février) et défendu un “changement à Bruxelles” lors des élections européennes de juin, ajoute MTVA.

Magyar Nemzet célèbre une prise de parole “mobilisatrice” sur la protection de l’enfance, la paix, l’économie et les élections européennes. Orban “réveille son camp” après “le choc cauchemardesque” de la grâce, estime le journal, et entend “maintenir [le pays] en dehors de la guerre [en Ukraine]”. Pour le quotidien conservateur, il veut aussi “ramener l’économie hongroise sur le chemin de la croissance, délaissé à cause du Covid, de la guerre et de la politique stupide de sanctions” et propose une “alternative européenne” qui “vaut la peine de combattre pour la victoire”.

Repris par Origo, média proche du pouvoir, un juriste évoque un discours “centré sur l’économie” afin que la Hongrie “reste forte et compétitive”. Par ailleurs, affirme-t-il, Viktor Orban “soumet plusieurs préconisations aux souverainistes européens et américains pour battre en brèche la politique néfaste de la gauche internationale : Trump doit retourner à la Maison-Blanche, et l’Europe a besoin d’un tournant de nouvelle droite pour rendre le continent plus grand”.

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