Or, argent, bronze et... tour Eiffel : découvrez les médailles olympiques et paralympiques de Paris 2024

Elles seront uniques. Les 5 000 médailles des Jeux olympiques de Paris 2024 ont été désignées par la maison Chaumet, maison française de joaillerie, de bijouterie et d’horlogerie, et fabriquées par la Monnaie de Paris. Avec une touche bien particulière au cœur de chacune d'entre elles : un petit bout de la Tour Eiffel.

De l'or, de l'argent, du bronze et...de la tour Eiffel. C’est dans un salon de l’hôtel particulier de la Maison Chaumet, Place Vendôme, que RMC Sport a pu découvrir en avant-première les médailles qui seront décernées lors des Jeux olympiques et paralympiques l'été prochain.

"Je suis très heureux de vous accueillir dans ce lieu magnifique", sourit Joachim Roncin, directeur du design à Paris 2024.

"On a beaucoup échangé sur ce que l’on voulait comme médailles pour les athlètes. On a eu une idée mais il ne suffit pas d’avoir l’idée, il faut aussi l’excellence pour la réaliser. Alors, on s’est rapproché de la maison Chaumet", explique Roncin.

18 grammes de tour Eiffel sur chaque médaille

Pendant un an, les équipes du joaillier français se sont attelées au design des médailles des Jeux olympiques de Paris. "On a l’habitude de travailler sur des demandes spéciales. Celle-là, on l'a traitée comme une très spéciale. Le gros défi de cette commande a été de dessiner la médaille parce que ce n’est pas rien, ça arrive une fois dans une vie et encore, dans quelques vies seulement. Le challenge pour nous maintenant c'est que l'athlète qui la recevra ait autant d'émotions en la voyant que nous on a eu en la dessinant", souligne Clémentine Massonnat, la responsable création de la Maison Chaumet.

L’idée, commandée par Paris 2024, était de faire figurer trois éléments essentiels sur les médailles: Paris, la tour Eiffel et le rayonnement du pays. Le comité d’organisation a même voulu aller encore plus loin afin de rendre ces pièces uniques: "Le concept d'avoir un bout de la tour Eiffel dans chaque médaille, c'était une idée absolument géniale. On s'est rapproché de la société d'exploitation de la tour Eiffel qui nous a ouvert les portes d'un endroit très secret où ils gardent des bouts de la tour", explique Joachim Roncin.

Dans chaque médaille olympique et paralympique, 18 grammes de la tour Eiffel ont été incorporés, au centre de la pièce. "C'est un symbole fort. Pour un sportif, gagner la médaille, c'est déjà beau mais gagner aussi un bout de l'histoire de France, c'est génial. C’est une super belle histoire, ça rend cette médaille plus particulière. Chez Paris 2024, on aime créer des ruptures et des choses inattendues et là c'est une médaille unique en son genre."

"C'est Paris, la ville lumière : il fallait que ça brille"

A partir de ce bout de la tour Eiffel, il a donc fallu trouver de l’inspiration pour dessiner l’ensemble de la face principale, appelée la face Paris 2024. Devant Clémentine Massonnat, responsable création chez Chaumet, de nombreux croquis retracent les différentes étapes de conception.

"Au départ, il a fallu s'inspirer de Paris, de nos archives, de notre patrimoine. Une fois qu'il y a des croquis retenus et qui plaisent on continue. Puis, quelqu'un va modéliser la médaille en 3D car on a besoin de manipuler l'objet. Une fois qu'un design est validé, on réalise un 'gouaché', un élément de tradition joaillière qui vise à représenter le plus fidèlement possible l'objet que le designer souhaite faire réaliser ensuite. C’est la représentation du métal, de la lumière, tous les détails qui font la médaille ensuite", souligne la responsable création. Pour un résultat sobre mais au message clair.

Tout autour, des ondulations irrégulières où la lumière se reflète. "Ce facettage a permis de donner beaucoup de mouvement. On a une impression de rayonnement, c’est pour représenter Paris, ville lumière : il fallait que ça brille. Mais aussi, à travers cette médaille, il fallait mettre l'athlète en valeur. Quand il fait autant de sacrifices pour atteindre ce graal, il fallait que l'objet soit à la hauteur de ses efforts", souligne Benoît Verhulle, chef d'atelier de la Maison Chaumet.

Des médailles autour de 500 grammes

Et puis, il y a la face arrière, celle imposée par le CIO. Mais là aussi, Paris 2024 a voulu la rendre unique. "La face Paris 2024 est une figure libre sur toutes les médailles. L'autre face, celle CIO, qui représente le comité olympique, c'est une face commune à toutes les éditions des Jeux. Elle représente la déesse de la victoire au centre, dans un stade, avec le Parthénon à gauche et on a pu rajouter la tour Eiffel sur cette face-là, qui était immuable jusqu'à présent", se félicite Joachim Roncin, directeur du design chez Paris 2024.

Seule cette face diffère entre les médailles olympiques et paralympiques. "Sur la médaille paralympique, la face Paris 2024, est commune à la médaille olympique. Ça aussi c'est une spécificité pour ces JO. Le recto, face CIO, c'est carte blanche. Et après discussions avec Chaumet, on est tous tombé d'accord sur la proposition d'une vue de la tour Eiffel de dessous avec du braille sur les côtés ou c'est écrit 'Paris 2024'". Chaque médaille a un poids bien précis, la médaille d’or est le plus lourde : 529 grammes.

Les 5 000 médailles seront maintenant fabriquées par la Monnaie de Paris. Un choix stratégique souligne Benoit Verhulle, chef d’atelier de chez Chaumet. "Nous, on est des spécialistes du diadème, des bijoux de tête, colliers, bagues... Des médailles, on n'en a pas fait, ce n’est pas notre registre. En faire une, on pourrait mais 5 000, ce n’est pas possible. Donc on a été cherché le meilleur partenaire pour nous accompagner et avoir le meilleur résultat".

Article original publié sur RMC Sport

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