"Mon optimisme est mis à rude épreuve": Omar Sy juge "désolante" la polémique Aya Nakamura aux JO

"Mon optimisme est mis à rude épreuve": Omar Sy juge "désolante" la polémique Aya Nakamura aux JO

Rare dans les médias ces derniers mois, Omar Sy s'exprime cette semaine dans les colonnes de L'Obs, qui lui consacre sa une, et commente notamment la polémique sur la participation d'Aya Nakamura à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques cet été. "Je ne juge rien", affirme-t-il dans un premier temps. "Je fais le constat désolant qu'on en est là, en France. Qu'en 2024 il y ait encore un débat sur une artiste comme Aya Nakamura, dont je salue le parcours et le grand talent..."

"Mon optimisme est mis à rude épreuve", ajoute également le comédien à propos de cette polémique. La montée de l'extrême droite en France et la présence d'Eric Zemmour dans le paysage politique lui inspirent un commentaire similaire dans L'Obs: "Je n'ai pas de commentaire à faire car ce serait beaucoup trop long. On verra où en sera la France aux prochaines élections... Tout ce que je peux vous dire, c’est que mon optimisme est mis à rude épreuve en ce moment."

Cet entretien paraît alors que paraît ce mercredi 24 avril Viens, on se parle, fruit d'entretiens avec la journaliste Elsa Vigoureux. L'acteur s'y confie notamment sur son rapport à dieu, à la religion et à la prière. "Ça fait du bien, oui, comme après une bonne douche. Ou un peu comme quand tu as les mains pleines de courses, et que tu te poses, tu lâches les sacs."

"Je paie des impôts à la France"

L'acteur dit être revenu à la religion en 2010, juste avant le succès d'Intouchables. "Je vivais des choses incroyables, je faisais des trucs incroyables, j'offrais des moments incroyables aux miens. C’était trop. Il fallait croire en Dieu, sinon on finit vite par penser qu’on est soi-même Dieu."

Omar Sy répond aussi dans ce livre à ceux qui l'accusent de s'être installé en Californie pour des raisons fiscales:

"Il suffit de se renseigner un peu sur la fiscalité californienne pour comprendre qu’on est bien loin du paradis ici." Est-il utile par ailleurs de préciser à ceux qui voudraient trop l’oublier que je suis aussi un citoyen français, et qu’à ce titre je paie des impôts à la France, chaque fois que j’y travaille", ajoute-t-il la star d'Intouchables.

Face aux "rageux" qui "pensent ce qu'ils veulent", Omar Sy ne veut pas se justifier: "Si je montrais ma feuille d’impôt, ça fermerait pas mal de becs. Je suis énormément taxé, mais je n'ai pas à en apporter la preuve." "Et ceux qui me traitent d'exilé fiscal, ce sont les mêmes gens d'extrême droite qui me qualifient d’ingrat envers la France, pays sur lequel ils crachent à longueur de journée. Ce qui n'est pas mon cas."

"Tout un cirque avec leurs mortiers"

Dans ce livre où l'on découvre son quotidien et où il se confie sur sa famille et ses parents, Omar Sy raconte son rapport à Trappes, sa ville d'origine. Il relate aussi certaines anecdotes sur ses tournages. Il évoque notamment le braquage survenu sur le plateau de la saison 2 de Lupin, à Nanterre. "Moi, je les vois arriver de loin... Des mômes qui couraient vers nous (...) ils font du bruit, tout un cirque avec leurs mortiers."

"Je me dis, ce sont des petits, ils vont s'arrêter, on va parler, ça va aller. Mais un tir de mortier me frôle, Abdou (son garde du corps) m'attrape par le bras. C'est la panique générale tout autour. On se met à l'abri dans un kebab. Et quand on ressort de là, on se rend compte qu'ils ont tout pris: caméras, perches, consoles, objectifs, tout le matos du tournage. Certains ont été terrifiés, jusqu'à croire à un attentat", raconte-t-il.

Le comédien confesse avoir été dépassé par la situation. Il ne comprend pas ces jeunes: "Je ne me reconnais plus en eux. Leur violence me dépasse, je suis déphasé, je ne suis plus de ce monde-là. J'ai 44 ans, on a changé d'époque. Le nouveau monde sous nos pieds, ce n'est pas le nôtre. Tout ce que je connais de la banlieue, je ne peux rien en dire, sauf à parler de la mienne, de mon temps, de mes lieux, des miens."

Omar Sy évoque enfin brièvement dans ce livre la fin de sa collaboration avec Fred Testot. "Il m'accusait d'avoir changé alors que c'est lui qui me regardait autrement. Mais selon lui, c'est l'inverse qui s'est produit: "C'est son regard à lui, Fred, qui a changé. Moi, je suis resté le même. Celui qui n'arrivait pas à l'heure. Après Intouchables, il a considéré que c'était le signe que je me la pétais. En vérité, non, j'étais en retard, succès ou pas."

Article original publié sur BFMTV.com