"Une opération à risque": 142 détenus de la prison de Saintes vont être évacués à cause des inondations

Menacée par la montée des eaux, la maison d'arrêt de Saintes (Charente-Martime) est contrainte d'évacuer, par précaution, 142 détenus. Le bâtiment de presque 200 ans est installé à une centaine de mètres du fleuve dont le niveau pourrait atteindre six mètres. Le département est l'un des 5 placés en vigilance orange crues par Météo-France ce jeudi matin.

Concrètement, c'est une opération "à risque" qui a débuté dans la nuit de mercredi à ce jeudi 14 décembre. Un dispositif dont les grandes lignes ont été posées en conférence de presse par le préfet du département, Brice Blondel.

"On parle de détenus, 142, qui doivent être transférés dans d'autres établissements. C'est une opération qui est lourde en termes logistiques et qui a pu être organisée grâce à la réactivité de tous", a-t-il loué ce jeudi matin.

Pour assurer la sécurité des prisonniers ainsi que des riverains pendant ce transfert, un important dispositif a été mis en place. Une soixantaine d'agents pénitentiaires reçoivent le concours d'une vingtaine de policiers ainsi que du personnel de gendarmerie.

Un hélicoptère est aussi chargé de patrouiller "pour s'assurer qu'il n'y ait pas de problème particulier et pour parer à toutes éventualités", comme l'a détaillé le préfet.

Un précédent et des défis

Où iront les détenus déplacés? Pour un nombre indéterminé, ils seront envoyés vers d'autres établissements pénitentiaires de la région Nouvelle-Aquitaine. Le reste sera réparti sur le reste du territoire.

"Nous ne pouvons pas communiquer le détail du parcours et des établissements", expliquait mercredi la direction interrégionale des services pénitentiaires de Bordeaux au quotidien local Sud Ouest. Certains iraient jusqu'à Troyes, dans l'Aube, selon le média.

Cette situation n'est pas inédite pour le personnel de Saintes. Le 5 février 2021, à l'occasion d'un autre épisode de crue, l'administration avait fait le choix de transférer préventivement 94 détenus dans d'autres établissements.

Des échanges qui soulèvent d'autres défis. Certains détenus déplacés sont actuellement jugés par la cour d'Assises de Charente-Maritime, réunie à Saintes. Ils pourraient être amenés à faire la navette.

La question de la surpopulation carcérale doit également être relevée. La capacité des établissements dans leur globalité est déjà plus que dépassée. Au 1er novembre, la population incarcérée était de 75.130 détenus, soit une densité carcérale de 123,2% selon les statistiques de l’administration pénitentiaire.

Article original publié sur BFMTV.com