Opéra : Pretty Yende, la soprano qui a chanté pour Charles III
Il y a des chanteurs d'opéra qui comparent leur voix à un animal sauvage à dompter, d'autres à un instrument qu'il faut apprendre à connaître pour mieux le maîtriser. Et puis il y a Pretty Yende. La Sud-Africaine de 38 ans a beau être aujourd'hui l'une des meilleures sopranos du monde – starisée au point d'avoir chanté, toute parée de diamants, à l'abbaye de Westminster pour le couronnement de Charles III –, elle ne perçoit pas sa voix comme une partie d'elle-même à laquelle dicter sa volonté. « Il m'est arrivé de dire oui à un rôle et puis, au moment de le travailler, j'ai senti que non, mon don ne voulait pas suivre. La voix est comme un être humain. Elle a des réactions imprévisibles, explique-t-elle. On peut avoir répété mille fois, mais, à l'instant où on est sur scène, rien n'est écrit d'avance, tout peut basculer. » De quoi donner de véritables sueurs froides. « J'ai longtemps eu un trac épouvantable, confie-t-elle. Ma toute première représentation au lycée a été traumatisante, ma robe était trempée de transpiration, le spectacle a été hué par les élèves, j'ai tremblé pendant au moins cinq heures après le spectacle. »
Une ascension fulgurante
1985 Naissance à Piet Retief (Afrique du Sud).
2010 Premier prix du concours Belvédère de Vienne.
2011 Lauréate du concours Operalia de Placido Domingo, diplôme de l'Académie pour jeunes artistes de la Scala de Milan.
2013 Débuts au Metropolitan Opera de New York
2016 Débuts à l'Opéra de Paris dans Le Barbier de Sévi [...] Lire la suite