"One Love", "Back to Black"... Pourquoi les biopics sur les artistes musicaux se multiplient

One Love sur Bob Marley, Back to Black sur Amy Winehouse, des films en préparation sur Michael Jackson, Bob Dylan ou encore Bruce Springsteen: la valse des biopics se poursuit à Hollywood, à un rythme toujours plus cadencé et pour le plus grand bonheur des labels. Car à chaque fois, ces derniers voient les œuvres de leurs artistes propulsées sur les plateformes de streaming.

Le constat est sans appel: la plupart de ces films offrent un précieux coup de projecteur à l'artiste qu'ils racontent. Selon la plateforme française Deezer, entre la semaine qui a précédé la sortie de Back to Black (24 avril 2024) et celle qui l'a suivie, les écoutes d'Amy Winehouse ont augmenté de 206,92%.

"Des arguments marketing"

Même tendance deux mois plus tôt pour Bob Marley, dont les écoutes sur Deezer ont augmenté de 175,89% dans la foulée de la sortie de One Love. Et c'est précisément l'un des objectifs de ces films biographiques selon Sophian Fanen, journaliste pour Les Jours et auteur du livre Amy pour la vie (éditions Novice):

"Les plateformes de streaming et les réseaux sociaux sont une sorte de robinet à nouveautés, il y a un appétit de nouveautés délirant, plus de sorties que jamais", expose-t-il.

"Au milieu de tout ça, le temps d'écoute des œuvres pas très récentes est forcément limité. Alors il faut trouver des arguments marketing, des façons de faire parler de son artiste, et ça passe aussi par la réalisation de documentaires ou de biopics. C'est vraiment pour ça qu'on a des films sur la musique, et ça ne va faire que s'accélérer."

Dans ce secteur ultra-concurrentiel, le but est de faire découvrir les artistes d'hier aux nouvelles générations. Dans le cas de Back to Black, l'objectif est atteint: les 18-25 ont représenté la tranche d'âge la plus active dans le récent sursaut des écoutes d'Amy Winehouse.

"Un film de communication"

Ces longs-métrages, s'ils offrent une nouvelle vie aux artistes qu'ils mettent en lumière, ne ravissent pas toujours la critique. Ainsi, One Love et Back to Black, de même que I Wanna Dance With Somebody sur Whitney Houston en 2022, ont reçu un accueil mitigé de la presse spécialisée. Car l'objectif, justement, est de produire des films dénués d'aspérités, toujours selon Sophian Fanen:

"La plupart du temps, (ces films) ont pour objectif de présenter l'artiste à une nouvelle génération. Ce sont souvent des films ratés ou sans grand intérêt, et le nouveau film sur Amy Winehouse se range un peu là-dedans".

"C'est un film qui ne dit pas grand chose, qui ne fait pas de choix, et je ne crois pas qu'il faille voir le biopic d'Amy Winehouse comme un film qui a un but cinématographique majeur. C'est presqu'un film de communication."

Et le filon va continuer à être exploité. Le cinéaste Sam Mendes a annoncé la réalisation de quatre films centrés sur chacun des membres des Beatles. La France n'est pas en reste, avec la sortie le 23 octobre prochain de Monsieur Aznavour porté par Tahar Rahim. Universal vient par ailleurs d'annoncer à l'occasion du Festival de Cannes la production d'un film sur Johnny Hallyday, intitulé Que je t'aime, dans lequel Matthias Schoenaerts incarnera le rockeur. Le long-métrage sera réalisé par Jalil Lespert.

Article original publié sur BFMTV.com