Ombre

Nicolas Sarkozy n’est plus accusé d’avoir profité de la faiblesse d’une vieille dame pour financer sa campagne présidentielle de 2007. Il ne subira pas comme Dominique de Villepin, Alain Juppé et consorts, l’humiliation d’un procès en correctionnelle. Faute de preuves et anticipant le désaveu probable d’un tribunal, le magistrat qui l’avait cloué au pilori judiciaire a préféré se déjuger. Six mois après l’avoir mis en examen, le juge Gentil ouvre donc grand la voie du retour politique de Nicolas Sarkozy. Et même si elle sanctionne l’erreur d’un homme plutôt que le triomphe d’une stratégie de défense, l’ancien chef de l’Etat a toutes les raisons de savourer cette décision.

Il aurait pourtant tort de trop fanfaronner. Car si Nicolas Sarkozy n’a plus de comptes à rendre à la justice, ses proches restent visés par une kyrielle d’enquêtes. A commencer par Eric Woerth qui devra, lui, répondre d’un présumé abus de faiblesse de Liliane Bettencourt pour financer la campagne de 2007. Puis le fidèle Claude Guéant qui aura à s’expliquer sur d’éventuelles largesses de la Libye de Kadhafi à la même époque. Guéant qui attend sa convocation dans le dossier Tapie, avant de se justifier d’avoir puisé dans la caisse du ministère de l’Intérieur au temps où Sarkozy le dirigeait. Dans chacune de ces procédures l’ombre de l’ex-président continuera de planer pendant de longs mois. Si la justice n’a plus de griefs personnels contre lui, elle est loin d’en avoir fini avec le sarkozysme.



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Patrice de Maistre
Éric Woerth
Bettencourt, un dossier trop léger
«C’est le signe d’une administration de la justice infiniment cohérente»
François-Marie Banier