OM-PSG: Jean-Louis Gasset retrouve Paris, là où il a tant appris... et tant apporté

C’est le club où, en 2018, il disait avoir vécu les trois années les plus enrichissantes de sa vie professionnelle. En retrouvant le PSG dimanche (20h45, 27e journée de Ligue 1), Jean-Louis Gasset ravive des souvenirs marquants, notamment ceux des Classiques au Vélodrome. "Des matchs très engagés, dans un stade en ébullition. Ça reste des souvenirs impérissables. Aujourd’hui je suis de l’autre côté, je connais l’ambiance qui doit booster tous les joueurs qui démarreront le match. C’est digne d’un match de Coupe d’Europe", reconnait-il.

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Lorsqu’il était sur le banc d’en face, celui de l’ennemi aujourd’hui, le coach phocéen apprenait tous les jours, au contact des plus grandes stars du ballon rond. "Il faisait super bien le lien entre le coach et les joueurs, très proche de nous, se souvient Jérémy Ménez, attaquant à l’époque. Il parlait beaucoup. On avait tous un bon rapport avec lui, on pouvait discuter de tout et de rien. C’est ce qui faisait sa force."

À l’entraînement, il mettait Ibrahimovic dans la meilleure équipe pour soigner sa confiance

En tant que n°2, dans un vestiaire peuplé de stars, Jean-Louis Gasset pouvait se permettre plus facilement que Laurent Blanc d’être ce "père spirituel", dixit Menez. Face aux Zlatan Ibrahimovic, Thiago Motta, Thiago Silva ou Edinson Cavani, il garde les traits de caractère que tout le monde lui connaît. "Il fait en sorte que tout le monde se sente bien avec lui. On était au contact de grands joueurs et ce qu’on oubliait souvent c’était la barrière de la langue, sourit Nicolas Dehon, entraîneur des gardiens à l’époque. On connaît Jean-Louis avec ses expressions du sud. Mais le petit souci, c’est qu’en face il y avait des étrangers qui ne comprenaient pas tout!" Peu importe: "Il arrivait à vite s’intégrer, il gérait ça bien car il avait toujours des petites blagues et les joueurs adhéraient à ça, à sa personnalité. C’était naturel et rapide", abonde Jérémy Menez. Malgré l’écart d’âge, Gasset reste à la page, aidé par ses petits-enfants.

Son obsession: mettre les joueurs dans les meilleures conditions alors qu’il a, au PSG, des moyens inédits. "Sa devise, c’est de dire que si le joueur est bien en lui, il sera bon. Par exemple, en veille de match de Ligue des Champions, il nous disait: ‘Demain c’est Ibrahimovic qui va nous faire gagner donc il faut qu’il soit bien. Il ne faut pas le contrarier, on le met dans la bonne équipe lors des petits jeux pour qu’il gagne’", raconte Dehon. Son calme permet aussi, dans ce contexte brûlant, de mieux vivre la pression. "Laurent (Blanc) était en tête d’affiche, lui était un peu derrière et ça lui a permis de voir l’envers du décor dans ces grands clubs. La pression y est quotidienne. Les résultats te font avancer."

Le PSG de Laurent Blanc avait d’ailleurs marqué les esprits par ses résultats (11 titres) et la qualité de son jeu. "Dans ces clubs, tu sais que tu es de passage, que plus le temps passe, plus tu te rapproches de la sortie. Donc tu fais tout pour avoir des résultats, marquer le club." Une bonne chose, vu les attentes à l’OM.

"Après ses causeries, il était en sueur"

Et ces résultats, Jean-Louis Gasset y a grandement participé, en analysant minutieusement les adversaires parisiens. "Son moment à lui, c’était le matin du match, il fallait présenter l’adversaire. Personne ne pouvait rien dire car il connaissait tout: si c’était un droitier, un gaucher, les associations avec un latéral, un milieu, raconte Nicolas Dehon. Il se levait à 5 ou 6 heures du matin, il épluchait la presse, concentré. Après des causeries sur l’adversaire, il était en sueur, il était mort, il avait tout donné et fait passer des messages importants pour le match du soir." Avant d’ajouter: "Il était capable d’envoyer quelqu’un dans la ville où on allait jouer pour voir l’entraînement de l’adversaire… Il demandait à ses collaborateurs d’aller voir sur les forums ou les sites internet adverses si les équipes avaient fait des petits jeux, les chasubles. Tout mettre en œuvre pour tout connaître. Il mâchait le travail à Laurent, regardait je ne sais combien de matchs par jour." Loin de la seule image de l’homme protecteur, plus axé sur l’humain et le mental que sur le jeu. Ce dimanche, Gasset voudra inverser sa propre histoire, puisque lors des sept confrontations contre Marseille auxquelles il a participé, il a gagné sept fois.

Article original publié sur RMC Sport